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Premier développeur et CTO

S1 E8 · L'EstamiTech
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105 Plays1 month ago

Avec la participation d'Alexandre Jomin de la société Azfalte.

Dans cet épisode, nous abordons le sujet du rôle du premier.e développeur en startup, avec les pièges à éviter.

Liens utiles :

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Estaminets de l'épisode :

  • L'endroit, prêt de la rue nationale à Lille
  • In de zwann, à Westouter
Transcript

Intro

00:00:23
Speaker
Ces dernières années, on a beaucoup parlé d'entrepreneuriat, de boîtes en tout genre, de licornes et d'échecs. Or, en France, celui ou celle qui entreprend ou qu'on voit sur les plateaux télé, c'est rarement la personne de la tech. Pourtant, derrière chacune de ces histoires, il y a toujours quelqu'un, une personne pour concrétiser tout ça avec les bonnes compétences techniques. Il y a sept ans, j'ai rejoint une aventure en startup, en tant que premier développeur, et j'en ai retiré ma plus grande expérience professionnelle. Quand je croise quelqu'un qui a ce même parcours, on peut se regarder dans les yeux et se dire « toi même, tu sais ».
00:00:51
Speaker
Alors aujourd'hui, on va essayer de répondre à ces questions. « Suis-je fait pour rejoindre un projet entrepreneurial et quels sont les pièges à éviter ? » Pour ça, je reçois Alexandre Jomain de la société Asphalt. Salut Alex, est-ce que tu peux te présenter ? ? Salut Udo, écoute, moi c'est Alexandre Jomain, j'ai 44 ans, j'ai trois enfants et je suis actuellement CTO, comme tu l'as dit, chez Asphalt. Bon, qu'est-ce que ça fait Asphalt ?
00:01:18
Speaker
Chez Asphalt, écoute, on met en place de la mobilité douce et tout spécialement avec le vélo. On aide les entreprises à mettre leurs collaborateurs ou leurs clients sur des vélos, essentiellement. OK, cool, cool projet. J'imagine que ça fait partie des raisons qui ne tombent plus chez Asphalt. Je sais que tu es un grand amateur de vélo. Oui, effectivement, le vélo, ça fait partie de mon quotidien. Depuis peu dans ma mobilité, on va dire. Depuis un an et demi, c'est vrai que je circule beaucoup plus en vélo.
00:01:47
Speaker
Et sinon, si on remonte un petit peu plus, je pratique le VTT depuis que je suis ado. Le vélo a toujours fait partie de ma vie. Donc, c'est effectivement ça en fait partie. Pourquoi je suis chez Asphalt aujourd'hui? C'est certainement aussi pour ça. Ce que je te propose, c'est que tu as un parcours. Ça fait combien de temps que tu es chez Asphalt? Écoute, ça va faire quatre ans très bientôt. Donc tu as bossé à peu près quinze ans avant Asphalt. C'est ça, je pense.
00:02:12
Speaker
C'est ça, ouais, c'est à peu près ça. Donc, on va essayer de réfléchir à... C'est ta première startup en tant que CTO et premier développeur Effectivement, c'est mon premier poste de CTO et c'est la première fois que j'ai rejoint une aventure from scratch. C'est-dire qu'on est parti de la feuille blanche. J'ai rejoint dans les tout premiers mois, si tu veux, le projet s'était un petit peu lancé avant que je puisse arriver. Mais oui, je suis arrivé au tout début. Il n'y avait rien. Sur la partie technique, en tout cas, rien et tout était à faire.
00:02:41
Speaker
C'est la première fois que ça m'arrive. On va essayer de voir un petit peu la démarche et peut-être qu'on a des personnes qui écoutent ce podcast et qui se disent « Tiens, est-ce que j'ai envie de rejoindre une aventure startup ? » Et on va dérouler pour essayer de débunker tous les pièges et les questions qu'on peut se poser et les boulettes qu'on peut faire. Et déjà première question, comment t'en es arrivé et qu'est-ce que tu as fait pendant 15 ans avant ?
00:03:06
Speaker
En résumé. Écoute, si on le fait en ordre chronologique inverse, avant Asphalt, je travaillais chez un hébergeur cloud du groupe Iliad qui s'appelle Scaleway, qui était entre Paris et Lille. Donc j'étais dans les bureaux de Lille pour ma part. J'ai bosser quelque chose comme trois ans, trois ans et demi, je ne sais plus exactement. Juste pour préciser, Scaleway, c'était un contexte particulier quand même, donc en mode un peu scale up. Gros recrutement. Carrément scale up. En permanence.
00:03:32
Speaker
Gros recrutement, des palanquets de personnes tous les lundis matins qui commençaient. Moi, quand je suis rentré, je pense qu'on était une centaine. Et quand je suis parti, ça devait friser les 500. Donc effectivement, scale up. Vraiment, c'est une boîte qui avançait très, très, très, très vite. C'était vraiment passionnant parce que techniquement très challengeant dans un milieu avec de grandes exigences. Derrière, c'est Xavier Nial.
00:04:01
Speaker
Donc, sur le plan technique, c'était très, très, très intéressant. Sur le plan humain, il y aurait peut-être des choses à discuter dans le sens dans une scale-up, l'humain, c'est toujours compliqué quand tu on-boardes autant de personnes à la fois. Des fois, c'est pas sans heure. En tout cas, il y a eu des choses effectivement un peu que je jugerais de discutables, etc. Forcément, quand tu fais bosser des gens ensemble, une équipe d'ingénieurs, par exemple, qui a 200 personnes,
00:04:29
Speaker
sans règle forcément établie, c'est des fois un petit peu des situations compliquées. Mais je regarde un souvenir, ça m'est mis de côté très, très positif. J'ai appris énormément-bas. Forte expérience. Et ça m'a rendu peut-être un petit peu assez maniaque de tout ce qui est automation, etc. Et j'ai appris énormément.
00:04:55
Speaker
Écoute, avant ça, je travaillais dans une entreprise que tu connais bien, Ludo, puisqu'il s'agit de Xii, tu y as sévit même si on ne s'est pas croisé directement. Je suis passé chez Xii qui était une jeudi été puisque la boîte n'existe plus maintenant. C'est une startup du groupe Mobivia qui faisait de l'IOT dans l'automobile, donc l'IOT pas dans les tracteurs cette fois, mais dans l'automobile. Petite structure. Petite structure, je crois que.
00:05:21
Speaker
dans les périodes les plus grandes heures, on devait être une petite cinquantaine avec une équipe technique qui devait être autour de 15, 20 personnes, je ne sais plus exactement. Entreprise, expérience très intéressante aussi j'ai appris énormément, notamment celle j'ai découvert le go à l'époque, le langage qui me suit encore aujourd'hui, mon langage de prédilection. Puis j'ai aussi croisé pas mal de talents bas, c'était hyper intéressant.
00:05:48
Speaker
Avant ça, je bossais dans une petite boîte du Nord qui s'appelait Snow White qui avait été rachetée par Seven Digital depuis. Elle était spécialisée dans le streaming musical mais c'était avant l'hégémonie.
00:06:07
Speaker
de Spotify et Deezer, on a fait des projets sympa, typiquement on avait fait le premier site de streaming de la Fnac par exemple, donc c'était des projets super intéressants et pareil avec une équipe fort sympathique et avec qui j'ai encore contact, à qui j'ai de temps en temps.
00:06:24
Speaker
Et encore avant ça, j'avais bossé dans le e-commerce, etc. Et mes premières armes, on codait à l'époque pour le navigateur, je faisais du web, donc le navigateur en vigueur, c'était Internet Explorer 6, donc ça commence vraiment à remonter. Mes premières armes en tant que développeur web, c'était-dessus. Des merveilleux souvenirs, je n'en doute pas. Ah oui, j'en pleure encore des larmes de sang, je me réveille la nuit, je pense encore.
00:06:52
Speaker
Et encore avant ça, si on remonte vraiment au tout début, j'étais en fait ingénieur du son, j'ai fait un virage professionnel à 27 ans. Je suis parti dans le web dans cette première expérience pro en tant que développeur. effectivement je bossais, je faisais pas mal de e-commerce et des outils web déjà.
00:07:09
Speaker
Donc on va se repositionner un peu chez Skyway, boîte qui grossit hyper vite, plein de problématiques hyper enrichissantes mais peut-être tu ne te retrouvais pas trop. Et tu as donc rencontré le fondateur de ta boîte actuelle.
00:07:25
Speaker
que tu connaissais peut-être même d'avant. Comment t'es arrivé chez Asphalt ? En fait, Jean-François, pour ne pas le nommer, Jean-François Dimeux qui a fondé Asphalt, c'est quelqu'un que j'ai croisé chez Xyp, beaucoup pas chez Scale Away. Et on a un peu travaillé ensemble, mais pas plus que ça.
00:07:44
Speaker
Et il s'avère que, je ne sais plus, c'était en 2020 je crois, Jean-François m'a recontacté en disant, tiens, je suis en train de monter un projet autour du vélo, est-ce que ça ne t'intéresserait pas, etc. Donc de fil en aiguille en discutant un petit peu avec lui.
00:08:00
Speaker
Voilà, le fait est que j'ai rejoint le projet quelques mois après, après des quelques discussions, voir un petit peu de quelle était l'ambition du projet, un peu qu'est ce qu'est ce qu'on allait mettre en place, comment ça allait se passer, les ambitions, le business plan, ce genre de questions qui me permettaient de voir un petit peu j'allais mettre les pieds. Parce que même si effectivement ce que l'Ouest n'a pas toujours été facile au début, j'ai eu du mal à trouver ma place, surtout sur plan M1, comme on l'a souligné. Au final, j'avais quand même une équipe
00:08:29
Speaker
d'un jet hyper compétent, et on avait fait notre trou, entre guillemets, et ça se passait beaucoup mieux à la suite de mes débuts, puisque je suis quand même resté plus de trois ans. Et voilà, donc je sais plus ce que je disais. On va se remettre à la place d'une personne qui rencontre une autre personne, et on lui présente un projet.
00:08:53
Speaker
Et ce projet, en fait, il t'interpelle, il te plaît. Là, en l'occurrence, voilà, ça parlait de vélo, toi, ça t'a parlé tout de suite. Et tu t'es dit, tiens, j'ai envie de l'aider, je vais peut-être rejoindre son projet. Donc ça, c'est un peu la situation que plein de développeurs de base peuvent se dire, mais ce truc, c'est fait pour moi, j'adore le projet. Quelles sont les questions à poser au fondateur pour toi ? T'as parlé vite fait de business plan et tout, mais en vrai, t'y connais rien en business plan.
00:09:21
Speaker
Ça me revient à ce que je voulais dire, c'est-dire que j'avais quand même une situation stable, tout ça pour dire que j'avais quand même une situation stable et que je voulais un petit peu savoir j'allais mettre les pieds. Et pareil, fort des expériences passées, pour moi, savoir qu'il y avait un business plan, qu'il y avait un vrai marché en face, plutôt que de dire on a trouvé une idée tech, le business plan arrivera après. Ça, je n'y crois pas ou plus.
00:09:45
Speaker
Je voulais savoir comment ça avait fonctionné, comment avaient fonctionné les revenus de la boîte, sur quel modèle, etc. Donc ça je pense que c'est évidemment une question qu'il faut challenger quand tu rencontres quelqu'un. Voir un petit peu quelle crédibilité tu peux donner au projet. Je voudrais mettre un petit disclaimer parce que le...
00:10:06
Speaker
Le projet que le fondateur va vous présenter, c'est jamais ce qui va se dérouler dans la vraie vie. Et en fait, le premier business plan que tu as sous les yeux tu te dis, ouais, c'est super. Et puis dans cinq ans, regarde, on sera et la courbe va être incroyable. Et toi, ça te met des étoiles dans les yeux.
00:10:29
Speaker
Bon, mais c'est pas ce qui va se passer, quoi. Mais l'idée, c'est quand même de se donner une idée de qui sont tes clients, qu'est-ce que tu essaies, qu'est-ce que tu penses tirer comme valeur de ces clients-là ? Et est-ce que toi, ça te paraît cohérent avec ta vision tech finalement le business et le commerce, t'y connais pas grand-chose, mais il faut pas que tu trouves ça complètement démesuré ou délirant, quoi. C'est ça ?
00:10:54
Speaker
C'est vraiment ça.
00:10:58
Speaker
La version que tu vas entendre au début, c'est une version très, très optimiste de ce qui pourra se dérouler. C'est vraiment le best case. Mais l'idée, c'est de voir de sonder un petit peu derrière la trame, le business plan, le marché, comment ça va fonctionner, quelles vont être les sources de revenus, tout bêtement, quand est-ce qu'on va générer du profit et du revenu, ne serait-ce que du revenu. Ça, c'est la viabilité de l'entreprise et ça permet de voir un petit peu si les personnes que tu as en face se sont posées les bonnes questions, je pense. Et ça, c'est essentiel.
00:11:26
Speaker
Bon, et bien pour la peine, parlons directement de... t'es avec la personne qui te propose un job, parce qu'on ne parle pas d'être co-fondateur, ce qui est encore un autre délire. On te propose d'être le premier employé. Et ça veut dire que tu dois négocier tes conditions d'embauche.
00:11:48
Speaker
Qu'est-ce que tu dois attendre du fondateur ? Est-ce que tu dois dire, bon, tu vas travailler pendant des mois sans être payé tant qu'on n'a pas de produit ? Qu'est-ce que tu vas avoir ? Des parts dans l'entreprise, des BS, PCE, un salaire ? Est-ce qu'il y a des RTT ? Est-ce qu'il y a des tickets resto ? Est-ce qu'il y a tout ça ? Ça te fait aussi marrer. Qu'est-ce qu'on attend en fait de cette embauche ?
00:12:09
Speaker
C'est difficile d'avoir une réponse toute faite à cette question parce que chacun a ses attentes et je pense qu'en fonction de ton âge aussi, tu n'as pas du tout les mêmes attentes. Quand tu as plusieurs enfants et que ça te dit peut-être que tu es plus précautionneux sur ces conditions-là.
00:12:28
Speaker
tous ne rejoignent pas une entreprise en étant payés, parce que Paul Emploi est le plus grand investisseur en France pour ce genre de projet. Il y a des gens qui se lancent-dedans suite à une rupture conventionnelle, etc. Ce n'est pas mon cas. Moi, je suis parti avec un salaire, mais effectivement, il existe plusieurs façons d'être « rémunérés » de l'engagement et de la confiance
00:12:58
Speaker
on accorde au porteur de projet. Tu as parlé des BS-PCE à l'instant, c'est un mécanisme qui permet, je crois que c'est les bonnes souscriptions pour le créateur d'entreprise si je ne dis pas de bêtises.
00:13:08
Speaker
qui sont des droits de pouvoir acheter des actions à un prix préférentiel. En gros, le jour si jamais tout va bien, si le business plan se déroule correctement, c'est en mesure d'acheter des actions à un prix préférentiel, ce qui fait que tu vas avoir un petit peu de rentrée d'argent qui pourra compléter peut-être la perte de salaire que tu as eu quand tu as rentré au tout début. L'IBSVC, c'est un truc qui est vraiment mal compris.
00:13:34
Speaker
Par exemple, l'entreprise, elle vaut, je sais pas, à la création, elle vaut 200 000 euros. Et puis, il y a tant de parts dans ces 200 000 euros, et la part, on va dire qu'elle vaut 10 euros. Et on va te dire, je te donne le droit d'acheter 500 parts à 10 euros. Par contre, tu ne le fais pas tout de suite. Tes parts, elles ne t'appartiennent pas. Souvent, il y a même des conditions restrictives, genre, tes 500 parts, tu les auras au bout de trois ans.
00:14:03
Speaker
Et par contre, au bout de trois ans, tu peux acheter tes 500 parts à 10 euros, donc tu devras sortir 5 000 euros et ces parts elles sont à toi. Sauf que dans trois ans, cinq ans, dix ans, l'entreprise, elle aura grossi, la valeur de la part est censée être bien supérieure et donc ta part, potentiellement, elle a revente, elle vaut plus 10 euros, elle vaut peut-être 100 euros, dans le meilleur des cas, t'auras fait fois 10.
00:14:32
Speaker
Et donc ça a de la valeur si tu achètes tes parts, t'es pas obligé. Si tu quittes ton entreprise entre temps et que t'as pas acheté tes parts, en fait tu les perds et tu les as plus. Et si ton entreprise est rachetée un jour à une certaine valeur, c'est que toi tu vas débloquer tes BSPCE, tu vas acheter tes parts et ces parts seront immédiatement rachetés par quelqu'un d'autre à une autre valeur.
00:14:53
Speaker
Voilà. Et c'est que tu fais ta plus-value. Donc c'est ça devient intéressant. Donc c'est vraiment un pari sur l'avenir, sur le fait que la boîte a pris de la valeur et sur le fait que quelqu'un s'est intéressé à ta boîte et l'a racheté.
00:15:06
Speaker
Il faut que les planètes s'alignent. Mais si effectivement c'est plané de sa ligne, ça peut être un moyen intéressant d'être compensé à hauteur de ton investissement et de la concession de salaire éventuelle que tu as fait pour entre s'imaginer que tu bossais dans une SN et que tu as décidé de rejoindre une toute petite structure qui se lance. Peut-être quand tu as fait une concession de salaire ou je ne sais pas quoi, de condition de congé ou je ne sais pas quoi. Voilà, potentiellement, peut-être ça sera payant à la fin. Mais comme tu le dis, c'est pas avant trois ans généralement.
00:15:33
Speaker
Et ça reste hypothétique. On peut parler de quoi d'autre comme avantage ? Liberté ? Souplesse de travail ? Ça je pense que c'est effectivement tout mettre sur le dos de la rémunération, c'est peut-être pas suffisant. C'est-dire qu'il faut voir l'enveloppe globale. Il y a le sens aussi pour moi, c'est aussi pour ça que j'ai rejoint Asphalt.
00:15:57
Speaker
Voilà, j'avais 40 ans, crise de midlife crisis, mais peut-être pas loin. Faut que je fasse quelque chose pour mes enfants. Ouais, vite, dépêche-toi. Donc voilà, moi, il y avait la notion de sens. J'avoue que j'étais, comme je l'ai dit tout à l'heure, plutôt bien chez Scale Away au final.
00:16:14
Speaker
disons que j'avais un boulot stable et mais en termes de sens bon c'était peut-être un peu moindre que ce que je sais à quoi j'espérais donc il ya ça il ya la pourquoi tu te lèves le matin si on peut ranger ça dans une case et après oui il ya la liberté de travail effectivement les conditions qui permettent d'être peut-être un peu plus souple de mêler
00:16:33
Speaker
Plus facilement de concilier Viperso et Vipro. Même si on en reparlera, c'est un double tranchant. C'est exactement ce que j'allais dire, c'est que ça peut être un double tranchant et de flouter la frontière entre les deux, effectivement, ça peut être bien dans un sens et peut être mal dans un autre sens.
00:16:51
Speaker
On y reviendra certainement. Voilà, il y a tout ça à mettre en... Mais à nouveau, ce que je disais tout à l'heure, c'est difficile d'avoir une réponse toute faite dans le sens ça dépend des envies de chacun et peut-être de ton moment de vie aussi, quoi. t'en es par rapport à ta carrière. OK. Donc, on en est là. Le projet de plaie, la rémunération te convient au moment de ta vie, puisque le moment de ta vie, c'est un truc important, quoi.
00:17:18
Speaker
T'as négocié potentiellement des BS, PCE ou ce genre de choses, tu démarres. Et là, t'arrives, premier jour au boulot, page blanche, il y a Zero Tech qui existe. Comment tu gères la page blanche ? Ou c'est un truc vraiment, moi dans ma carrière, j'ai rarement, rarement eu une page blanche. C'est un truc quand même hyper particulier. Par contre, on commence.
00:17:41
Speaker
Par contre, on commence... Pareil, ça dépend énormément de la mission, mais en fait, je suis assez partagé, parce que d'un côté, c'est un peu un vertige. Par je vais commencer, il faut absolument que je réfléchisse je dois mettre de la valeur directement. Et c'est aussi à la fois hyper...
00:18:00
Speaker
simulant intellectuellement parce que tu sais que t'as plein de trucs à faire et généralement dans ces débuts la boîte n'a pas encore trop de clients donc ça te permet effectivement de t'as pas encore trop de run à faire généralement donc tu peux généralement coder à longueur de journée à longueur de semaine et c'est assez satisfaisant intellectuellement disons que tu as du biscuit
00:18:23
Speaker
À Moudre, ça veut rien dire ce que je dis, mais voilà, tu as des biscuits à Moudre, ça veut rien dire. Bref, tu as quand même des pas mal de trucs tu peux te consacrer sur une tâche sans être interrompu. Ça, c'est quand même assez rare dans notre métier aussi. Une fois que tu as du run, tu commences à... Tu n'as pas de client, tu n'as pas de support.
00:18:37
Speaker
Ouais, donc ça, c'est un moment très spécial dans une vie d'entreprise et ça arrive très, très rarement, je pense, dans nos carrières. Donc là, c'est assez cool. Mais le revers de la médaille, c'est qu'il ne faut pas non plus céder au chant des sirènes. Je pense que l'erreur la plus grave que tu pourrais faire, c'est céder au hype de development tu vas aller essayer des trucs que tu dis, j'ai jamais eu l'occasion, j'aimerais bien essayer ça. C'est l'occasion ou jamais. Je pense que ça, c'est une erreur criante.
00:19:05
Speaker
parce que t'as déjà plein d'inconnus et en plus tu t'en rajoutes une sur la techno, une techno que tu vas pas connaître, si imaginons tu changes le langage ou je sais pas quoi, pour moi ça c'est vraiment une erreur à ne pas commettre, parce que t'es certainement en train de faire un mauvais choix et que derrière tu sais pas exactement comment ça va se dérouler, déjà comme je le disais il y a énormément d'inconnus,
00:19:25
Speaker
Tu t'en rajoutes une belle. Il y a un autre truc aussi. Je te laisserai rebondir après. C'est le nommage. En fait, ça, c'est une petite anecdote. En fait, tu vas nommer des concepts, etc. Et ça, c'est vraiment une étape importante pour moi, parce que, typiquement, si tu conceptualises pas bien les choses, c'est généralement des bugs ou des petits typos, des trucs, des mauvais nommages que tu vas traîner pendant trois, quatre ans derrière, que tu vas avoir du mal à changer. Ça, c'est vachement important de bien nommer les choses.
00:19:55
Speaker
Camille disait, je crois, mal nommer les choses, c'est rajouter du malheur au monde, un truc comme ça. Et je pense que ça, c'est hyper important de bien se prendre la tête en disant bon, alors ça, c'est quoi ? Comment je vais le nommer ? Qu'est ce que ça fait ? Mais ça demande une maîtrise du métier, ça, Ouais, ça demande de savoir tu mets les pieds. C'est pour ça qu'il faut, je pense, pas se précipiter non plus. C'est à dire qu'il faut quand même, je pense, avoir une bonne compréhension de ce que tu veux faire avant de te lancer. C'est qui ton interlocuteur dans ces cas-là ?
00:20:21
Speaker
Le fondateur ? Ouais, c'est un petit peu les gens qui t'entourent à ce moment-là, je pense. Peut-être un peu aussi ton réseau, tu vois. Moi, je sais que t'en fais partie, Ludo. Quand j'ai un doute technique, quand j'ai besoin de challenger un truc, je sollicite des amis proches. Quand t'es tout seul, il faut...
00:20:38
Speaker
Il faut avoir un sparring partner parce que sinon, tu risques de rester dans ta vision qui est potentiellement fausse. Et sur des choix qui sont structurants, je parle de nommage des trucs comme ça ou des choix de techno, tu risques de le traîner encore très très longtemps après. Donc ça, c'est un truc assez important. Et je pense aussi, un autre chapitre, il y a plein d'idées qui me viennent.
00:20:58
Speaker
il faut prendre le temps de mettre en place les bonnes pratiques, typiquement dès la CI-CD des choses tu vas pas produire directement mais tu sais que derrière ça va te le rendre au centuple quoi. C'est ce que j'ai essayé de faire chez Asphalt, au début je n'ai pas codé, j'ai juste mis en place la CI-CD et je suis super content aujourd'hui parce que ça nous a fait gagner un temps de ouf. Et quand tu dis CI-D ça veut dire que très vite t'as eu un truc même vide en prod ?
00:21:23
Speaker
Ouais bah tu vois j'ai eu Hello World je crois sur l'API, le premier truc c'était ça. Mais déployer sur un service que tu payais quelque part et tout ça. C'est ça, ouais, sur un Cloud Run, tu vois GCP en fait, j'ai essayé de faire ma factory tu vois, un petit peu de déploiement logiciel, je voulais que tout fonctionne avant qu'on y aille quoi.
00:21:40
Speaker
Ça n'a pas duré 4 mois non plus, mais c'était obligatoire de commencer par ça parce que derrière ça allait me faire gagner du temps. Au final, c'est un gain de temps. Tu vas plus vite, tu produis la qualité, c'est aussi important.
00:21:56
Speaker
Si j'essaye de résumer, le conseil que tu donnes, c'est rester dans sa zone de confort techniquement parce que tu n'as pas le temps de galérer à découvrir une techno et de prendre des risques sur des trucs que tu ne connais pas. Ta zone d'inconfort, elle est sur tout ce qu'il y a autour. La boîte, on va, les clients, le business et tous ces trucs que tu ne connais pas trop. Mais toi, donne-toi les outils pour la productivité avec CI&CD et compagnie et essaye de réfléchir un minimum à ce que tu vas faire avec un cadre que tu vas essayer de respecter.
00:22:26
Speaker
Tu poses les fondations et tu construis la maison au dessus. Mais le plus vite possible, parce que ce temps-là il faut quand même le justifier à ton entourage. C'est tu mets le curseur. Il ne s'agit pas de se mettre dans 4 mois de configuration, ça n'a pas de sens. Tu mets le curseur ou t'estimes que t'as fait le MVP dans le sens après tu peux aller de l'avant et tu sais ce que t'as fait va te faire gagner du temps au long terme.
00:22:52
Speaker
Pendant ce temps-là, les fondateurs ont besoin d'outillages pour contacter leurs clients, avoir un site vitrine, faire des formulaires, des sondages, tâter le marché, faire des trucs. Donc il va se développer plein de fichiers Excel dans tous les sens. C'est à peu près sûr. Comment tu maîtrises ça ?
00:23:10
Speaker
Je ne sais pas si je maîtrise ça, mais c'est un point de vigilance en tout cas parce que ce que tu décris là, ça s'appelle la Shadow IT en fait. C'est les petits outils qui vont se développer à droite, à gauche, typiquement sous forme de spreadsheet. Et les gens, c'est presque légitime. Ils ont envie d'avoir des outils, ils ont bidoué des choses dans leur coin. Je pense que tu as perdu la bataille, tu n'y es pas intéressé assez vite, c'est quand cet outil devient la référence et la source de vérité dans ta boîte.
00:23:36
Speaker
je pense que le CTO, le tech lead, j'en sais rien, a perdu parce que il s'en est pas aperçu assez tôt. Et après pour faire changer les habitudes, bon courage. C'est vraiment ça, c'est un point de vigence. Est-ce que je sais le faire ? Est-ce que c'est grave ? Si j'ai un conseil à faire passer, c'est que...
00:23:54
Speaker
Je pense que dans quelle mesure ça dépend, mais si ça devient la logique métier, la source de vérité du corps de ton business, je pense que c'est un peu dangereux. Si tout est dans un spreadsheet, si je dois donner un conseil, c'est de sensibiliser les gens. C'est ce que j'ai essayé de faire au début. Dites-moi si vous avez besoin d'un outil. On parlait de, je ne sais plus, au début, je devais dire, est-ce que je concentre mes efforts au bon endroit ?
00:24:24
Speaker
Et c'était de dire aux gens, si vous avez besoin d'outils, dites-le moi. N'hésitez pas à me dire si je ne me concentre pas sur le bon outil, revenez vers moi. Tu vois, quasiment toutes les semaines, le leur dire. OK, donc sensibiliser. C'est plus un conseil qu'une façon de faire. Je pense qu'il faut dès le début jouer carte sur table en disant, de toute façon, je ne pourrais pas tout faire du premier coup ou en même temps. Donc, n'hésitez pas.
00:24:52
Speaker
à me dire, à me challenger-dessus. Il y a plein d'outils dans une boîte que moi je ne connaissais pas vraiment. Il y a les outils de suivi de clientèle, les outils de support, il y a les outils, les CRM, les ERP et compagnie. Est-ce que tu as appris toi ou tu connaissais déjà tous ces trucs avant ? Et comment est-ce que tu conseilles le CEO, le fondateur sur ces outils-là ? Et est-ce que c'est ton rôle d'ailleurs ? Je me suis aussi souvent posé la question.
00:25:18
Speaker
Oui, c'est des outils que j'ai un peu découvert aussi, parce que les CRM, j'avais pas forcément été, j'ai pas forcément côtoyé ces outils tout le temps dans ma carrière. Et l'idée, en fait, ça a été, c'est presque du bon sens, c'est pas réinventer la roue. Il y a déjà des choses qui existent sur l'étagère. Typiquement, notre CRM, on utilise quelque chose qui est dans le marché, à savoir HubSpot. Pour tout ce qui est facturation aussi, on s'appuie sur un outil. Voilà, on essayait
00:25:48
Speaker
J'essaie de paramenter la roue, pareil pour tout ce qui est en tech peut-être plus pur et dur, mais je savais qu'au début, je n'allais pas me repalucher un système d'authentification, d'autorisation. J'utilise KeyClock en l'occurrence, qui est un SSO dans notre stack. L'idée, c'est de s'appuyer quand même sur des choses existantes et de sensibiliser les gens. Après, je pense que les gens sont contents parce que tu identifies bien le besoin.
00:26:13
Speaker
et que tu as la bonne réponse technique avec quelque chose qui est déjà sur l'étagère, les gens sont contents parce que ça répond un petit peu à ce qu'on disait sur Shadow IT. Ça permet peut-être d'endiguer la création de ces outils si tu arrives à fournir des outils qui répondent à leurs besoins. OK. Mais par contre, tous ces outils, il faut les orchestrer. Là, il faut en avoir conscience. Et toi, tu es un peu au milieu de tout ça. Donc, ça veut dire que tu as des webbooks un peu dans tous les sens pour faire des trucs. C'est ça.
00:26:40
Speaker
Ouais, tout à fait. Ce que j'ai essayé de faire, en fait, c'est d'avoir la source de vérité. Typiquement, quand je te parle d'Upspot, il y a un moment, les clients vont se retrouver dans notre système d'information et j'ai tout de suite essayé de faire des systèmes d'import pour que la clé, l'identifiant de l'entité Upspot se retrouve dans notre système d'information pour éviter que tu vois, quand tu vas réconcilier des informations, ça devient une galère. On est tous passés par là.
00:27:10
Speaker
quand tu dois rapprocher des e-mails des comptes entreprise, enfin c'est une tannée quoi, c'est comme mergé de deux systèmes d'information, toi même tu sais. Donc voilà, j'ai essayé de tout voir, de réfléchir à ça dès le début, donc ça c'est pareil, je pense que si tu fais pas dès le début, après pareil, t'as perdu la bataille, après tu prends cher quand tu dois rapprocher les différentes choses. Même si tu utilises, c'est pas un aveu d'échec d'utiliser je pense des outils extérieurs,
00:27:35
Speaker
Au contraire, je pense que ça te permet peut-être de répondre plus vite à tes problématiques, mais il ne faut pas perdre de vue que peut-être tu vas devoir faire discuter les systèmes d'information et ça, il faut l'envisager dès le début. Ouais, donc, nouveau conseil, vous n'êtes pas juste pour développer un produit. Votre job, c'est aussi de répondre aux attentes techniques de l'entreprise et les attentes tech, elles sont autour de la gestion de la data, de la gestion des clients,
00:28:02
Speaker
de tous les outils internes, de plein de choses quoi. Donc l'univers est hyper, hyper vaste. Et il faut s'y intéresser, et c'est aussi pour ça que c'est aussi important de s'intéresser au business de la boîte et la façon dont les autres corps de métier marchent quoi. Carrément, puis après tu vois, une fois que t'as des clients, t'as le support qui arrive, enfin il y a plein de choses, c'est tout un écosystème quoi, une galaxie d'outils que tu vas devoir mettre en oeuvre. Et comment tu documentes tout ça ?
00:28:25
Speaker
Alors, vaste sujet. J'ai tenté, ça fait partie des bonnes pratiques que j'ai essayé de prêcher au début chez Asphalt, de mettre en place de la documentation. J'ai bossé chez Scaleway avec des mecs qui étaient ouf de la documentation et j'ai appris un peu ça de-bas. J'ai amené ça. C'est pas simple parce que je pense que systématiquement, quand tu parles de la documentation à des tech, voire même à des non tech,
00:28:54
Speaker
Il y a toujours un petit peu l'idée préconçue que ça va être une perte de temps et qu'au final, si je fais de la documentation, je ne fais pas mon run, je ne fais pas mes tâches, etc. et ça va me retarder. Je pense que ça, c'est une vue qui est complètement biaisée, que si tu regardes au long terme, finalement produire de la documentation, c'est un gain de temps et ça te permet à toi, à ton droit du futur de pouvoir revoir comment tu as fait les choses et surtout aussi pour l'onboarding. Quand ta boîte se développe, peut-être va-t-elle arriver
00:29:24
Speaker
au statut de scale up et que tu vas me border à tour de bras et bah si t'as pas de documentation bon courage quoi donc ça c'est je pense qu'il faut le faire très vite et j'avoue que chez Asphalt ça même si j'avais pris mon bâton de pèlerin faut croire que je m'en ai je m'étais peut-être pas très bien pris au début mais ça commence à arriver la culture cette année est en place et tout le monde documente et ça fait plaisir et
00:29:49
Speaker
Et tout le monde surtout est convaincu de l'intérêt de produire de la documentation. L'outil qui a réussi à faire un consensus, c'est Notion en l'occurrence. C'est un peu comme dans toutes les startups. J'avais tenté d'être projet d'autres outils, mais ça n'avait pas bien pris et c'était un échec, on va dire clairement. Mais Notion, ça commence à le faire et c'est désormais acquis que quand il y a un process, il doit être documenté, il doit être référencé quelque part et dans Notion en l'occurrence.
00:30:18
Speaker
C'est hyper difficile de faire de la documentation dans un univers qui est mouvant, parce qu'au début tu navigues un peu à vue et toutes tes décisions tu les remets en question.
00:30:28
Speaker
Carrément, mais ça n'empêche pas que même si c'est hyper sibilant, ta doc, elle existe et après tu vas la faire évoluer quoi. Plus tu vas forger tes convictions par rapport à ton marché, parce que tu découvres beaucoup et peut-être on pourrait parler de fail-fast, etc., tu vois, d'aller vite, de confronter ton idée par rapport au marché et d'en tirer les enseignements.
00:30:51
Speaker
Donc tu vas avoir un avis de plus en plus pertinent normalement dans ton business et tu vas compléter ta doc au fur et à mesure. Mais je pense que si t'as pris l'habitude de le faire, t'as tout gagné. C'est vraiment une plus-value d'avoir une base documentaire. Je sais que t'es convaincu aussi, Ludo, je suis convaincu, mais c'est vraiment une richesse dans une entreprise. J'en suis convaincu. Mais pour le coup, nous, je pense qu'on a
00:31:15
Speaker
Mais à coups de pas, on n'a pas réussi à bien le faire. C'est quelque chose qui perdure chaque équipe à ses propres outils doc et tout ça. C'est vraiment difficile. C'est un sujet. C'est un vrai sujet. Je le plus sois totalement. Donc tu as parlé de failfast. Derrière le failfast, c'est essayer des trucs. Derrière essayer des trucs, il y a la notion de roadmap. Toi, il y a des fondateurs, il y a toi. Et puis, ça veut dire que tu as le rôle de product manager aussi finalement un petit peu.
00:31:45
Speaker
Je pense que ça doit être le cas dans les petites entreprises la personne tech doit avoir, s'il n'y a pas de PO, de PM, des équipes produits mis en place, forcément ça va être la personne qui s'occupe de la tech de prendre ce rôle-là, ou peut-être au fondateur, ça peut être un rôle partagé j'ai envie de dire.
00:32:05
Speaker
Je pense qu'au début, il faut vite aller confronter. Et ça, peut-être, ça me fait penser à un truc. Il faut accepter de ne pas sortir... Comment dire ? Don is better than perfect. C'est-dire qu'il faut accepter de sortir des choses qui ne sont pas forcément nickels, shiny directs. Mais ça te permet d'aller au moins confronter ton idée par rapport au marché et d'en tirer les enseignements.
00:32:28
Speaker
Et ça c'est hyper bénéfique dans le cycle qu'on évoquait là. Et ça fait partie un petit peu de POPM, c'est-dire de sentir quels sont les points de frustration par rapport à tes clients ou tes utilisateurs, d'aller vite confronter. Et ça c'est quelque chose que peut-être j'avais eu du mal au début, c'est-dire que tu vois, j'avais toujours l'impression que c'était pas suffisamment fini quoi. J'avais toujours envie de compléter et d'aller améliorer.
00:32:57
Speaker
Or ça c'est pareil, c'est un travers. Il faut le combattre au début pour aller accepter de dire bon bah voilà c'est pas fini mais au moins ça ressemble à quelque chose et ça fait à peu près la fonctionnalité que je voulais. Je la livre et j'en tire les enseignements. Et combien de fois tu t'aperçois que les idées que tu t'étais faites, bah en fait elles sont complètement en décalage total par rapport à ce que veut l'utilisateur, le client. Donc ça c'est voilà le cycle court fail fast et make it work, make it fast et après make it right quoi. Mais dans ce sens là.
00:33:26
Speaker
Pas besoin de... Je sais même plus quel était ta question initiale. Non, mais le fait qu'on a cette espèce de rôle un peu hybride de...
00:33:36
Speaker
de Product Manager et la personne qui va en plus le coder derrière, et ça veut dire que tu vas recéter un truc que tu as toi-même développé et dont tu as toi-même potentiellement écrit les specs. Est-ce que tu as un outil à conseiller au début, parce que ce n'est pas ton métier à la base, PM, pour, je ne sais pas, te tenir une petite route de map ou un truc comme ça ? Tu faisais ça comment ?
00:34:00
Speaker
J'ai mis en place assez rapidement un outil qui permet de consigner les demandes. On est une petite équipe technique chez Asphalt, on est deux permanents et on fait bosser des freelances.
00:34:09
Speaker
Donc tu vois, je n'allais pas sortir un Jira ou des trucs comme ça. Ça n'avait pas de sens. Je sais que tu es un grand fan de Jira. Tout le monde est un grand fan de Jira. Certainement plein de jeux. Ah oui, je pense que là, j'ai trigger quelque chose chez les gens qui écoutent peut-être. Comment ne pas l'aimer. C'est sûr, beaucoup de souvenirs. Blague à part, j'ai mis un outil de recueil de demandes qui s'appelle Feature Request, je sais plus exactement. Mais en gros, ça permettait de consigner les demandes.
00:34:38
Speaker
Parce que ça c'est pareil au début, je recevais des demandes par Slack, par email, par SMS, par tout ce que tu veux, tous les médias possibles et en fait ça devenait ingérable. Et au moins de faire converger le tout vers une plateforme commune. Donc ça, nous c'était plus en interne mais tu peux l'ouvrir également pour tes utilisateurs, tes clients. Et ça je trouve que c'est assez cool parce que en plus les gens peuvent voter généralement sur ce genre de choses.
00:35:01
Speaker
Donc ça te permet d'être en contact réel avec ce que veulent tes clients et d'en déduire une roadmap qui est pertinent pour le coup, qui n'est pas forcément à côté de la plaque. Nous, on utilise un outil qui s'appelle Kani chez nous, qui est pareil. Les clients peuvent eux-mêmes faire des demandes et c'est remonté, centralisé. Et en interne, on a Google Form, hyper simple.
00:35:26
Speaker
toutes les équipes peuvent faire des demandes qui sont étudiées une fois toutes les deux semaines en réunion pour statuer de la pertinence ou l'urgence de la demande. Et ça, c'est un truc que tu as mis en place rapidement ? Le Google Form, oui, très vite. Par contre, Canis est venu après vraiment dans l'accompagnement client.
00:35:48
Speaker
Je pense que c'est un truc qu'il faut mettre assez rapidement en place, en tout cas un process pour recueillir les demandes et pas que ça parte dans tous les sens parce que tu es vite débordé et ça peut être dans plusieurs vecteurs différents et après tu n'en sors plus, tu ne les retrouves plus. Pour construire une roadmap derrière c'est bon courage. Et après on pourrait parler de méthodologie, comment tu priorises et tout ça, c'est un sujet. Déjà avoir de la matière ça permet de la prioriser. Ça veut dire que
00:36:17
Speaker
tu as fait de l'infrast, il y a ICD, tu as fait du développement, tu as fait de la PI, sûrement un peu de front. Tu as mis des outils business en relation, tu as réfléchi aux modèles, tu as réfléchi aux remontées produits à l'urgence. Mais comment fait-il ? C'est sûrement ce que les gens se disent en disant, en fait, je ne vais pas me lancer-dedans parce que je ne sais pas tout faire. Est-ce que tu sais tout faire ? Quand tu ne sais pas tout faire, comment tu fais ?
00:36:42
Speaker
Non, je sais pas tout faire, loin de là. Il faut se faire accompagner, faut pas avoir honte de dire « je sais pas faire ». Je pense qu'il faut être transparent, on parlait des cofondateurs avec les gens qui t'entourent pour dire « écoute ça, je connais pas bien ».
00:36:56
Speaker
Je vais perdre du temps à monter en expertise dessus, ça ne sert à rien, il faut que je m'entoure, il faut que je me fasse aider, que ce soit par un freelance ou une ESN. Et tu ne peux pas tout faire. D'ailleurs, il faut qu'on déconstruise ensemble ce mythe du super développeur qui va tout faire. Très certainement, il va le faire, mais il va partir en burn-out dans huit mois.
00:37:16
Speaker
Et puis il va le faire mal. Oui il va le faire mal et forcément tu peux pas être bon partout c'est impossible. Non il faut accepter de pas savoir faire et c'est vrai que ça aussi pareil c'est peut-être un travers personnage j'avais tendance à vouloir faire les choses tout seul.
00:37:34
Speaker
Tu sais, aller dire, je peux regarder, mais au bout d'un moment, ce n'est pas possible que tu te rendes compte que tu as tellement de choses à mettre en place. On va parler de tout cet écosystème d'outils. Il y a des moments tu ne peux pas répondre à tout et en plus, tu ne peux pas être expert dans tout et c'est bien normal. Et donc tu recrutes, c'est quoi la personne ? Quels sont les critères de recrutement ?
00:37:53
Speaker
Alors, moi j'ai de tout temps misé sur les soft skills, l'humain, plus que sur les tech skills. Alors ok, tu recherches dans un poste, un giche de poste des compétences, mais je pense que c'est encore plus critique au début d'avoir un team fit, donc de miser sur l'humain, quitte à accompagner la personne pour qu'elle monte en expertise sur tel ou tel techno, si on parle d'un profil au tech. Une seule ligne veut bien bosser avec moi.
00:38:24
Speaker
Ouais, avec l'équipe, c'est vraiment ça. C'est-dire que tu vas certainement passer des moments pas toujours faciles. On n'a pas parlé effectivement des différentes étapes de ce genre de projet qui s'approche. C'est de l'entreprenariat quasiment. Tu vas avoir des moments ça va bien se passer, d'autres il y a un peu de tension et l'humain, il est capital à ce moment-là. Et c'est ce premier noyau dur le team fit doit être quasiment total.
00:38:52
Speaker
parce qu'aux premières difficultés, sinon le bateau va prendre relou et c'est quelque chose que j'ai déjà vécu, ça agit un peu comme une caisse de résonance en fait, les moments ça va pas bien, parce que soit les gens se rapprochent, soit les gens s'éloignent, les antagonistes se révèlent un peu. Et puis comme tu disais tout à l'heure, c'est des phases potentiellement tu peux passer plusieurs semaines à vraiment coder et c'est vraiment cool, mais ça veut dire que t'es en collaboration étroite avec une ou deux personnes et si humainement ça se passe pas bien, c'est vachement dur quoi.
00:39:21
Speaker
Bah c'est compliqué, hein. C'est compliqué, c'est sûr. Et puis on l'a pas évoqué, je pense, mais quand on s'engage sur ce genre de projet, effectivement, tu sais que tu vas devoir charbonner un peu, quoi.
00:39:32
Speaker
Il n'y a rien à faire, tout est à faire. Du coup, effectivement, c'est dense. Même en termes de charge mentale, c'est difficile de décrocher parce que tu as toujours un truc qui tourne en tâche de fond. Pour moi, c'est capital, l'humain. Même dans une grande entreprise, je pense que c'est hyper important.
00:39:53
Speaker
Il faut miser-dessus, je suis intimement convaincu de ça, mais d'autant plus quand c'est les premières phases d'une entreprise là, c'est capital. Tu sous-entends que les premières semaines, premiers mois, années d'une entreprise, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Ça, on en entend assez rarement parlé.
00:40:13
Speaker
J'en profite, je ne l'ai pas cité tout à l'heure, mais, si vous pouvez, il y a une conférence de Céline Louvet, Highway to Fail, qui a été jouée au DevFest Steel, qui parle de tout ça et qui parle de son aventure entrepreneuriale en tant que tech, comme nous. Et avec... On reconnaîtra plein de choses qu'on a évoquées pendant le podcast. Mais humainement, c'est quelque chose qui est hyper fort, qui peut amener à des hauts et des bas...
00:40:40
Speaker
très très fort. Quels sont les conseils autour de ça pour toi ? Comment tu gères cette situation ?
00:40:47
Speaker
Je n'ai pas encore regardé la conf, tu vas me la conseiller. Je pense qu'il faut être conscient de ça. C'est pas une promenade de santé. Écrire les premiers chapitres d'une entreprise. Parce que tu auras des hauts et des bas. Il y a forcément mécaniquement du boulot. Rien n'est établi. Tout est à faire.
00:41:12
Speaker
Donc tu vas passer certainement beaucoup de temps, un peu plus que dans une boîte tu es un petit peu pépère depuis 10 ans, ça c'est une évidence. Et peut-être qu'on n'appuie pas assez-dessus. Et ça, en avoir conscience, ça te permet peut-être de détecter des signaux d'épuisement intellectuel ou physique, etc. Je suis passé par cette année.
00:41:33
Speaker
J'ai eu l'occasion aussi de faire un burn out dans une précédente expérience professionnelle. Donc voilà, tu vois, j'ai un petit peu des repères, des choses qui peuvent mettre un flag rouge en disant ou un orange en disant attention là, tu vas peut être un peu trop loin et il faut savoir aussi. Je pense qu'on revient à l'humain, mais dans un contexte bienveillant, tu dois pouvoir parler de ces choses en disant bon, là, je perds pied.
00:42:00
Speaker
ce qui est difficile c'est que dans ces moments si toi tu perds pied tu as toujours l'impression que les autres c'est peut-être pareil et tu peux pas les lâcher et donc tu culpabilise un petit peu
00:42:11
Speaker
Et en fait, tout le monde est un peu dans la même situation, mais c'est aussi en en parlant que tu décharges ça. Tout le monde essaye de trouver des solutions. Il faut accepter d'appeler à l'aide. On parlait tout à l'heure de se faire entourer, de se faire aider en tout cas pour construire la tech.
00:42:33
Speaker
C'est pareil pour l'humain quand tu vois que tu dois pouvoir être dans une entreprise tu as le droit de dire ça. Ça me semble non négociable. En tout cas, c'est un critère pour moi d'une entreprise qui est à peu près saine et bienveillante. Même si bienveillant, des fois, c'est un peu dévoyé comme une terme.
00:42:49
Speaker
Mais en tout cas dans un climat tu dois pouvoir parler, avoir ce niveau de transparence avec les gens qui t'entourent au quotidien dans cette aventure entrepreneurielle. Et ouais je pense qu'il faut faire, déjà pour résumer c'est un, il faut le savoir que c'est pas une promenade de santé, c'est clair.
00:43:07
Speaker
Le roller-caster émotionnel, tu vas le vivre, c'est obligatoire. Je ne m'imagine pas comment ça ne va pas se produire. Et qu'il faut être vigilant aux signes d'épuisement et pas se cramer. Ralentir ne veut pas dire s'arrêter tout à l'heure, mais identifier des moments tu vois que tu commences à décrocher un peu et voilà, la terre ne va pas s'arrêter de tourner.
00:43:31
Speaker
Et on en revient au début de la discussion finalement tu disais qu'il faut se construire un cadre technique tu sois à l'aise, tu vois, que t'as CI-CD, que t'as ton code tu connais, mais ça fait partie aussi de ta sérénité mentale quoi.
00:43:50
Speaker
Ah mais clairement, je pense que si en plus de ça, si tu te sens un peu cramé et qu'en plus si t'es pas là, la prod elle tombe, bah voilà, les choix que tu n'as pas fait au début, tu les payes cash au moment tu vas pas bien quoi. Ou l'équipe ou quelqu'un de l'équipe va pas bien, c'est pas forcément toi, mais voilà.
00:44:08
Speaker
ça t'apporte la sérénité, ce genre de choses, des choix qui sont assez structurants, qui t'apportent de la qualité et d'un gain de temps tout simplement, de la stabilité, etc.-dedans, dans ces moments-là, ça me semble un game changer, clairement. C'est à ce moment-là que tu dis « ouais, j'ai fait des bons choix, quoi ».
00:44:31
Speaker
On va essayer de ne pas terminer sur une note émotionnelle trop difficile. Qu'est-ce qui, quand même, est hyper enthousiasmant dans une aventure comme ça ? Et si tu devais résumer ça en quelques mots, toi, tu y es allé pour quoi
00:44:49
Speaker
Moi j'y suis allé, on l'a dit tout à l'heure, le sens. Je sais quel est le projet d'Asphalt et j'y adhère. Ça c'était le number one pour moi. Après il y avait effectivement...
00:45:05
Speaker
C'est hyper enrichissant d'avoir une carte blanche et hyper stimulant intellectuellement, enfin c'est top avec tous les bémols qu'on a pu lister à l'instant. Mais bon, c'est vraiment vraiment stimulant intellectuellement, ça c'est vraiment quelque chose que j'ai envie de dire à vivre une fois.
00:45:24
Speaker
Ah putain Ludo, j'ai encore perdu le fil. Bah tiens, moi je voudrais rajouter un truc, je vais en profiter. Il y a un point que je trouve hyper important, c'est que quand on travaille dans une très grosse structure, des fois on a l'impression d'être un peu un maillon de la chaîne oublié. Qu'on soit là, qu'on soit pas là.
00:45:39
Speaker
personne ne s'en rend forcément compte. Et il y a un côté un peu triste à ce truc-là. Moi, je voudrais dire que dans une petite structure, tu as vraiment ce truc de... Tu ne peux pas te cacher. Tu vas faire une fonctionnalité. Si les clients l'adorent ou si la boîte l'adore, c'est un peu grâce à toi et tu es hyper content. Et quand il y a des bugs, en fait, les bugs, c'est toi qui les as codés et tu n'as pas fait exprès, mais il faut aussi les assumer. Tu assumes et tes réussites et tes échecs en tant qu'équipe.
00:46:08
Speaker
et c'est hyper gratifiant et tu ne peux pas te sentir inutile dans une boîte comme ça. Ce n'est pas possible.
00:46:17
Speaker
Bah écoute, je souscris à nouveau tout à fait ce que tu dis, c'est-dire que par rapport à mon ancien taf, tu vois, c'est peut-être moins exigeant techniquement, mais clairement, le fait de toucher et d'apporter des choses, de contribuer vraiment en fait à ce qu'utilisent les clients, les utilisateurs, etc., c'est hyper satisfaisant. Ça apporte énormément et pareil, on revient à la notion de sens.
00:46:44
Speaker
de pouvoir voir concrètement ce que tu as apporté à l'aventure au quotidien. Je pense que c'est pour ça que t'as plein de développeurs qui deviennent, qui claquent tout, qui deviennent menuisiers parce que clairement ce genre de tâches, tu vois vraiment, tu vois ce que tu fais. C'est hyper pour moi vraiment enrichissant et stimulant. Je suis complètement en face.
00:47:12
Speaker
Bon, j'espère que tout ça vous aura donné une vision un peu plus claire de ce qu'on attend de vous si vous rejoignez une aventure entrepreneuriale, de vraiment cette richesse et technique et humaine que ça peut vous apporter avec tout ce que ça implique. Pour conclure, Alex, je te demanderai des petites recommandations, donc culturelles d'abord.
00:47:35
Speaker
Évidemment, il faut lire d'une, tu sais. Tu connais mon amour pour s'utiliser cet univers. C'est un petit peu un running gag entre nous deux pour vous expliquer. Donc évidemment, il faut lire d'une. Outre ça, il y a le problème à trois corps aussi qui a été adapté sur Netflix et le bouquin est fantastique. Je recommande, je l'ai découvert trop tard ce livre. J'encourage tout le monde à le lire.
00:48:00
Speaker
Et puis en podcast, moi j'aime beaucoup les podcasts de France Culture, notamment de vulgarisation scientifique qui s'appelle aujourd'hui cette saison, c'est la science CQFD qui était la méthode scientifique par le passé. Et il y a toujours la conversation scientifique d'Etienne Klein qui est toujours très enrichissant à bien des égards. Ok, cool.
00:48:20
Speaker
et un petit estaminé. Petit moment promo, je fais un site qui s'appelle estamitec.fr je liste tous les estaminés qu'on m'a recommandés. Si vous êtes amateur de petits repas entre collègues entre midi et deux, n'hésitez pas à aller checker ça. Donc qu'est-ce que tu recommandes ?
00:48:41
Speaker
Alors moi j'en ai deux. De l'époque j'étais chez Escaloué, on allait souvent à l'endroit qui est à côté de la rue nationale à Lille, qui est plus une brasserie qu'un estaminé finalement, mais c'est un endroit, si vous aimez les welches et la bière, ça va bien se passer. Et habitant la frontière belge, il y en a un à côté de Westouter même je crois qui s'appelle Indus One, ça fait un petit moment, je sais pas l'accent flamand, je m'excuserais.
00:49:08
Speaker
Ça fait un petit moment que je ne suis pas allé mais c'est un très très très bel endroit, très belle adresse. Ok, merci beaucoup. Écoutez, je te remercie énormément Alex, c'était hyper enrichissant. Merci à toi Ludo. N'hésitez pas si vous avez des retours à me faire comme toujours, des commentaires si vous avez envie de participer, j'ai eu pas mal de retours ces derniers temps et ça fait vraiment très très plaisir.
00:49:29
Speaker
Si vous êtes curieux, j'ai écrit aussi un petit article de blog qui résume les vues, les outils que j'ai utilisés pour faire le podcast et pourquoi je les ai utilisés. Voilà. On se retrouve pour un prochain épisode, je ne sais pas quand, ça sera la surprise. Et sur ce, à bientôt tout le monde. Salut !

Outro