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Leslie Chats with Marc Antoine Eyl-Mazzega on US Energy Dominance and What it Means for Europe image

Leslie Chats with Marc Antoine Eyl-Mazzega on US Energy Dominance and What it Means for Europe

E63 · Energy Vista
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74 Plays18 days ago

In this new episode of Energy Vista, Leslie Palti-Guzman speaks with Marc-Antoine Eyl-Mazzega, Director at IFRI, who brings a European lens on U.S. energy policies. Together, they unpack Trump’s “energy dominance” agenda and its ripple effects across the Atlantic.

Key themes include:

  • The U.S. as an unapologetic energy superpower betting on gas, coal, nuclear, and next-gen tech to fuel its AI-driven future.
  • The transatlantic trade discussions over methane regulations, tariffs, and climate ambitions.
  • Europe’s scramble to replace Russian gas and the enduring role of U.S. supplies.
  • China’s rapid pivot to renewables, nuclear, and transmission at staggering speed while doubling down on coal and other fossil fuels.
  • What all this means for energy security, climate policy, and industrial strategy.

🎙️ Recorded in New York just after UNGA & Climate Week.
📲 Available now on Spotify, Apple Podcasts, and YouTube.

#EnergyVista #LNG #EnergyTransition #ClimatePolicy #Trade #Geopolitics #Europe #USA #China #energypolicy #gas #LNG #datacenters #electricity #nuclear #Transatlantic #Russia #Ukraine #renewable 

Recommended
Transcript

Intro

Introduction et présentation du podcast

00:00:25
lpaltiguzman
Bienvenue à Energy Vista.
00:00:27
lpaltiguzman
Je suis votre host, Leslie Peltier-Guzman.
00:00:30
lpaltiguzman
C'est September 30, 2025, et c'est le temps pour un nouveau Énergy Vista épisode.
00:00:35
lpaltiguzman
Aujourd'hui, je vais vous présenter avec Marc-Antoine L. Mazéga, directeur à IFRI, le French Institut de Réalisation, qui est un grand think tank sur géopolitique.
00:00:50
lpaltiguzman
Il analyse l'énergie, le climat et la matière de matériel.
00:00:55
lpaltiguzman
Marc-Antoine est de New York et Washington DC.

Analyse de la rhétorique énergétique de Trump

00:01:01
lpaltiguzman
Il y a aussi à l'époque où il y a eu l'Union General Assembly et la climat week.
00:01:06
lpaltiguzman
Je pense que c'est intéressant de entendre ses européens sur la politique de la politique de la politique de la politique de la politique et de l'Europe.
00:01:15
lpaltiguzman
Mais first, ma tech.
00:01:17
lpaltiguzman
Listening à la présidente Trump's rhetoric, including à la speech de la speech de la semaine dernière,
00:01:53
lpaltiguzman
et ses dimensions de énergie et des tensions transatlantiques avec les USA, avec les réglementations de méthane

Différences entre les priorités énergétiques US et Europe

00:02:06
M-A EYL-MAZZEGA
Bonjour, hello Leslie, good to be back in the podcast.
00:02:09
lpaltiguzman
et les tarifs.
00:02:11
lpaltiguzman
Bonjour Marc-Antoine!
00:02:13
lpaltiguzman
Oui, tu étais il y a quelques années, donc je suis ravie de t'avoir de nouveau.
00:02:20
lpaltiguzman
Alors, tout d'abord, quelles sont tes impressions de ton voyage aux États-Unis?
00:02:25
lpaltiguzman
Est-ce que tu es revenu anxieux, surpris, admiratif, critique ou tout en même temps?
00:02:33
lpaltiguzman
Dis-nous un peu ton ressenti.
00:02:35
lpaltiguzman
Merci.
00:02:35
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, je crois que d'abord, c'est toujours hyper impressionnant venant d'Europe, d'arriver aux États-Unis il y a un strong will et vraiment une détermination très forte.
00:02:52
M-A EYL-MAZZEGA
On sait on veut aller aux États-Unis.
00:02:54
M-A EYL-MAZZEGA
C'est très impressionnant, c'est très important.
00:02:57
M-A EYL-MAZZEGA
Alors qu'en Europe, très franchement, on ne sait pas on veut aller.
00:03:01
M-A EYL-MAZZEGA
On sait surtout toutes les brèches qu'il faut colmater,
00:03:05
M-A EYL-MAZZEGA
toutes les crises qu'il faut essayer de juguler et c'est vrai que l'ambiance est complètement différente.
00:03:11
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a évidemment des situations énergétiques qui ne sont pas comparables, mais ce qui m'a très frappé, c'est cette priorité absolue conférée à l'intelligence artificielle, les infrastructures de digital, data center, etc., les CD calculateurs, donc
00:03:31
M-A EYL-MAZZEGA
tout cela est absolument prioritaire, il faut l'alimenter en énergie coûte que coûte.
00:03:37
M-A EYL-MAZZEGA
Et au fond, je crois que ça c'est sans doute le premier message, donc coûte que coûte, ça passe aussi par éventuellement la cage charbon, parce qu'il en va du leadership américain sur ces technologies dans la compétition aussi avec la Chine.

Potentiel US en production de gaz naturel et exportations

00:03:52
M-A EYL-MAZZEGA
Et la deuxième chose qui m'a frappé, c'est évidemment l'immense potentiel lié au gaz naturel,
00:04:01
M-A EYL-MAZZEGA
dont la croissance de la production va se poursuivre et qui va jouer un rôle évidemment grandissant dans le secteur de l'électricité et
00:04:12
M-A EYL-MAZZEGA
Et en même temps, évidemment, et pendant qu'on y était, on a encore eu, évidemment, des discussions sur les exportations de GNL, de gaz naturel liquéfié, les États-Unis.
00:04:23
M-A EYL-MAZZEGA
Et les États-Unis vont encore prendre une avance absolument phénoménale avec tous les nouveaux projets qui sont en cours d'être livrés, plus ceux qui vont être construits.
00:04:32
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, au fond, une fois qu'on a dit ça, des questions quand même qui arrivent, des questions sur...
00:04:39
M-A EYL-MAZZEGA
Est-ce qu'on peut à la fois avoir une production de gaz américaine qui augmente très vite, très fort pour servir le marché intérieur, la demande, elle, va très fortement croître?
00:04:50
M-A EYL-MAZZEGA
Est-ce qu'on va pouvoir servir les marchés extérieurs?
00:04:53
M-A EYL-MAZZEGA
Est-ce que le pays va être en mesure d'assurer sa sécurité d'approvisionnement électrique, sachant qu'il y a eu des décisions déplorables d'un point de vue européen sur l'abandon de l'éolien en mer?
00:05:05
M-A EYL-MAZZEGA
qui est une vraie industrie

Équilibre production de gaz, sécurité électrique et énergies renouvelables

00:05:06
M-A EYL-MAZZEGA
performante avec des emplois locaux.
00:05:08
M-A EYL-MAZZEGA
Il y avait des investissements, bien sûr, aussi européens, mais pas que, parce qu'il y avait des banques américaines, des fonds américains qui étaient impliqués dans le financement de ces infrastructures.
00:05:17
M-A EYL-MAZZEGA
Et puis, évidemment, la question plus large du climat.
00:05:22
M-A EYL-MAZZEGA
Mais là, les échos quand même de New York qui vont être confirmés à Bellem, c'est que
00:05:28
M-A EYL-MAZZEGA
Le monde ne va pas arrêter sa tentative de transformation énergétique juste à cause des États-Unis, au contraire.
00:05:37
lpaltiguzman
Très intéressant.
00:05:38
lpaltiguzman
Alors, tu as mentionné une direction très claire.
00:05:42
lpaltiguzman
Je pense qu'aux États-Unis, il y a eu quand même des flip-flops entre les différentes administrations.
00:05:50
lpaltiguzman
Donc là, il y a une visibilité, enfin, une incertitude peut-être pour le prochain président, selon le parti et selon sa vision.
00:06:01
lpaltiguzman
Si on fera un retour sur une politique plus climatique, moins de charbon, plus de régulation pour contrôler les émissions, etc.

Technologie et chaînes d'approvisionnement face à la Chine

00:06:14
lpaltiguzman
Là, absolument, on est dans une optique très axée sur la technologie.
00:06:21
lpaltiguzman
Donc, c'est une administration qui...
00:06:25
lpaltiguzman
qui non seulement va utiliser des nouvelles technologies pour les énergies du futur, pour développer les énergies du futur et mettre de l'argent dedans et de la recherche, comme la fusion nucléaire, petits réacteurs, etc.
00:06:40
lpaltiguzman
Oui, le vent, surtout le vent en mer n'a pas du tout gagné...
00:06:49
lpaltiguzman
l'attention et l'affection de l'administration actuelle, mais le géothermal, oui.
00:06:58
lpaltiguzman
On parle très peu, je pense, actuellement de l'hydrogène, comparé à l'Europe actuellement.
00:07:04
lpaltiguzman
Ça, on pourra peut-être en parler après.
00:07:06
lpaltiguzman
Donc, je pense qu'il y a une politique de revenir sur ce qu'on appelle le « all of the above energy »,
00:07:14
lpaltiguzman
et une certaine nouvelle version de ça, avec donc, oui, le charbon, le gaz, le nucléaire, nouvelles énergies, nouvelles technologies, donc tout ça dans un mix diversifié, parce que, comme tu l'as mentionné, la course avec la Chine sur l'intelligence

Forces du marché et décisions énergétiques US

00:07:35
lpaltiguzman
artificielle, et aussi sécuriser les supply chain,
00:07:43
lpaltiguzman
Donc ça, c'est aussi un élément très important, je pense, pour l'administration actuelle.
00:07:47
lpaltiguzman
Et aussi, voir l'administration actuelle a un avantage, en fait.
00:07:51
lpaltiguzman
Parce que, est-ce que l'Amérique a vraiment un avantage sur les renouvelables?
00:07:52
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, absolument.
00:07:54
lpaltiguzman
Pas vraiment.
00:07:56
lpaltiguzman
Est-ce qu'ils ont un avantage comparatif sur le gaz?
00:07:58
lpaltiguzman
Oui.
00:08:00
lpaltiguzman
Donc, je pense que c'est aller développer et mettre toute l'énergie et l'argent il y a vraiment un avantage américain.
00:08:08
M-A EYL-MAZZEGA
Parce que, en fait, vu d'Europe, parfois, ça paraît un peu fou et irréaliste.
00:08:16
M-A EYL-MAZZEGA
Mais au fond, je crois qu'il faut bien comprendre la logique.
00:08:20
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a une logique
00:08:21
M-A EYL-MAZZEGA
La première logique, c'est effectivement, il y a des ressources colossales de gaz naturel aux États-Unis.
00:08:26
M-A EYL-MAZZEGA
C'est un atout compétitif immense dans la compétition internationale.
00:08:30
M-A EYL-MAZZEGA
Ce gaz est relativement pas cher à extraire, donc il faut l'utiliser.
00:08:35
M-A EYL-MAZZEGA
Et ça, c'est quelque chose souvent qu'on ne comprend pas bien ici, parce que quand on voit cette administration qui s'oppose comme ça aux renouvelables, en fait, derrière, il y a quand même des calculs
00:08:46
M-A EYL-MAZZEGA
dont on peut discuter la pertinence, etc., mais qui montre que pour un pays qui est assis sur de telles ressources de gaz, en fait, si on veut réduire l'accroissement des coûts du système et donc les factures pour les consommateurs, etc., miser sur le gaz, ça permet de réduire les coûts de développement du réseau, ça permet de réduire les coûts de flexibilité, etc.
00:09:06
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, d'un point de vue d'Européens et d'un point de vue de personnes qui se préoccupent de notre bien public global, qui est le climat,
00:09:16
M-A EYL-MAZZEGA
Évidemment, dans le gaz, on ne résout pas toutes les externalités, notamment les coûts liés

Demande en électricité et sécurité du réseau US

00:09:21
M-A EYL-MAZZEGA
au changement climatique.
00:09:22
M-A EYL-MAZZEGA
Mais là, oui.
00:09:24
lpaltiguzman
Si je peux t'interrompre un moment, je pense que ce que tu as mentionné sur le coût de l'électricité, c'est super important parce qu'en fait, la demande d'électricité aux États-Unis augmente et il y a une peur que les coûts vont augmenter encore plus.
00:09:34
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:09:40
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:09:42
lpaltiguzman
Et aussi, il y a une peur des pannes électriques.
00:09:44
lpaltiguzman
Donc, s'il y a de plus en plus de demandes de différents pôles qui sont peut-être en compétition, d'ailleurs, que ce soit les data centers ou pour les maisons et les individuels ou pour les voitures électriques, etc.,
00:10:02
lpaltiguzman
Je pense que l'administration actuelle aussi prend en compte des tensions possibles futures sur les réseaux électriques et donc se dit peut-être que le charbon finalement il ne faut pas non plus complètement l'abandonner, au contraire essayer de moderniser quelques centrales et donc garantir cette sécurité énergétique aussi pour l'électricité.
00:10:21
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, parce qu'en fait, il y a un truc qui est fondamental, c'est qu'aux États-Unis, il y a vraiment de la croissance de la consommation d'électricité, alors qu'en Europe, il n'y en a pas.
00:10:32
M-A EYL-MAZZEGA
Et nous, on a un immense problème en Europe à cause de ça, parce qu'en fait, on est en situation de surproduction électrique, les prix de l'électricité de gros s'effondrent, au point qu'on va avoir une crise d'investissement, parce qu'on ne peut pas investir dans des actifs de production avec de tels niveaux de prix, ce n'est pas possible.
00:10:50
M-A EYL-MAZZEGA
Alors qu'aux États-Unis, il y a la tension inverse, c'est que la demande est très forte, va augmenter encore plus rapidement parce que là, les investissements dans toutes les infrastructures digitales vont faire fois 5, fois 10 en l'espace de 3, 4 ans.
00:11:02
M-A EYL-MAZZEGA
C'est absolument colossal ce qui est en train de se passer.
00:11:05
M-A EYL-MAZZEGA
Mais là, le sujet, Leslie, en effet, c'est si je suis aujourd'hui un Google, un Microsoft ou un Meta, mon problème, c'est bien sûr d'avoir accès très vite, très fort à du foncier pour construire mon infrastructure aux connexions électriques et électricité.
00:11:20
M-A EYL-MAZZEGA
si je fais sauter le système électrique

Impact des événements climatiques sur les politiques US

00:11:21
M-A EYL-MAZZEGA
américain, les consommateurs américains, les citoyens américains et infidées de l'administration Trump vont se retourner contre moi en disant finalement votre EA, d'abord on ne voit pas exactement sont nos atouts, ça risque de détruire les emplois et en plus ça crée de l'insécurité électrique.
00:11:40
M-A EYL-MAZZEGA
Donc là, il y a un chemin de crête très étroit, très compliqué et effectivement, du coup à court terme,
00:11:49
M-A EYL-MAZZEGA
il n'y a pas d'autre solution que de maintenir des actifs qui étaient en phase peut-être de fin de vie technique, par exemple des centraux à charbon, et de les laisser tourner encore davantage.
00:11:59
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, c'est dommage évidemment pour le climat, mais pour la sécurité de l'approvisionnement électrique, c'est essentiel.
00:12:04
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, ce qu'on regrette évidemment et ce qui interpelle, c'est, mais pourquoi dans ce cas, débrancher des parcs éoliens en mer qui allaient être lancés, qui allaient produire de façon relativement fiable de l'électricité, parce qu'on sait quand même très bien prévoir
00:12:18
M-A EYL-MAZZEGA
cette production électrique, et quand on est sur des parcs en mer, quand bien même les coûts d'installation de ces parcs ont augmenté, on a quand même un vrai avantage de sécurité d'approvisionnement.
00:12:30
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, ça, ça interpelle, mais là, on a sans doute un penchant idéologique qu'on a vu lors du discours du président Trump aux Nations Unies, et voilà, là, on est dans le domaine des convictions profondes et on peut difficilement raisonner,

Scepticisme US envers la politique énergétique chinoise

00:12:47
M-A EYL-MAZZEGA
entre guillemets.
00:12:47
lpaltiguzman
Oui, justement, la question idéologique est intéressante parce que d'un côté, il y avait un certain dogma autour des renouvelables qui existe aussi peut-être en Europe, mais choisir une énergie renouvelable au détriment de toutes les autres, c'est peut-être pas aussi dans l'intérêt stratégique de certains pays.
00:13:09
lpaltiguzman
Donc oui, une espèce d'idéologie pour l'instant qui favorise les industries fossiles et qui ne veut pas surreprésenter les industries renouvelables.
00:13:18
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, alors que franchement, ce qui m'a frappé moins en tant qu'Européen, c'est que j'ai vécu les quatre dernières années avec le constat que l'Inflation Reduction Act était en train d'aspirer les investissements de l'OCDE
00:13:44
lpaltiguzman
Merci.
00:13:44
M-A EYL-MAZZEGA
dans les clean tech, vers les États-Unis et aux États-Unis.
00:13:47
M-A EYL-MAZZEGA
C'est-à-dire que les États-Unis rattrapaient leur retard qui s'accumulait, étaient en train de siphonner tout un tas de projets en Europe qui allaient désormais là-bas.
00:13:56
M-A EYL-MAZZEGA
Le capital européen bougeait aux US, c'était un nouvel Eldorado et tout d'un coup, tout s'arrête.
00:14:01
M-A EYL-MAZZEGA
Alors ça ne s'est pas arrêté juste avec Trump, ça s'est arrêté en fait début 2024 avec les incertitudes liées à ça.
00:14:07
M-A EYL-MAZZEGA
En fait, les États-Unis étaient en train de se développer, de se doter d'une clean manufacturing supply chain.
00:14:14
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, tout allait être produit, made in US.
00:14:16
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, je crois que cette administration, Trump, effectivement pointe du doigt quand même une vulnérabilité majeure sur les énergies renouvelables.
00:14:26
M-A EYL-MAZZEGA
C'est le fait qu'il y a effectivement une dépendance de plus en plus forte à certains maillons
00:14:33
M-A EYL-MAZZEGA
chinois dans ces chaînes de valeur.
00:14:35
M-A EYL-MAZZEGA
Et c'est vrai que vu ce qu'est en train de faire la Chine dans les métaux, et clairement elle « weaponize », elle arsenalise les dépendances aux métaux, c'est très préoccupant.
00:14:46
M-A EYL-MAZZEGA
Et elle a raison de pointer ça du doigt et elle a raison de dire mais si on passe une dépendance au gaz russe pour les Européens à une dépendance aux métaux et aux équipements chinois dans les énergies renouvelables, je pense qu'effectivement elle a raison de dire qu'il y a un problème.

Comparaison des stratégies énergétiques US et UE

00:15:02
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, cela dit, ça c'est la caricature, dans la réalité, les choses sont bien plus compliquées.
00:15:08
M-A EYL-MAZZEGA
Une chose est sûre, c'est que quand même, à l'échelle mondiale, on ne peut pas faire la transition énergétique sans des équipements chinois.
00:15:15
M-A EYL-MAZZEGA
La Chine a pris un tel avantage, etc.
00:15:17
M-A EYL-MAZZEGA
Maintenant, tout l'enjeu, c'est d'être suffisamment agile, diversifié, résilient, pour utiliser au mieux possible les équipements chinois qui ont été subventionnés par l'État chinois, donc pourquoi pas en profiter?
00:15:31
M-A EYL-MAZZEGA
tout en garantissant qu'on ne soit pas vulnérable et soumis à des aléas ou à des décisions politiques du Parti communiste chinois.
00:15:41
M-A EYL-MAZZEGA
Mais malheureusement, je pense que là, la position transatlantique diffère très fortement.
00:15:46
M-A EYL-MAZZEGA
Aux États-Unis, on veut un découplage total dans ces chaînes de valeur-là, alors qu'en Europe, on essaie de chercher un juste milieu...
00:15:56
M-A EYL-MAZZEGA
mais on le cherche dans une situation en fait très difficile parce qu'on est sous pression sur les tarifs, on est sous pression des États-Unis, on est sous pression pour avancer dans notre transition parce qu'on voit la menace climatique.
00:16:09
M-A EYL-MAZZEGA
Et celle-là, par contre, c'est ça qui m'a frappé Leslie, c'est qu'aux États-Unis, on ne la voit pas.
00:16:13
M-A EYL-MAZZEGA
C'est-à-dire que le discours là-bas, c'est de dire, on nous avait promis ou on nous avait dépeint un paysage il y aurait des centaines de millions de morts, des destructions épouvantables liées au changement climatique, etc.,
00:16:26
M-A EYL-MAZZEGA
Il a déjà lieu, ce changement climatique, mais on ne voit pas tout ça.
00:16:29
M-A EYL-MAZZEGA
Au contraire, on voit qu'il y a énormément de morts du fait de la malnutrition, de la pauvreté, etc.
00:16:34
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, au fond, est-ce qu'on n'a pas... C'est ça le questionnement américain, en tout cas de cette administration, c'est de dire est-ce qu'on n'a pas surexagéré les dégâts du changement climatique et la menace et donc mis trop d'argent là-dessus et pas assez sur les autres défis...
00:16:53
M-A EYL-MAZZEGA
notamment le sous-développement, etc.
00:16:54
M-A EYL-MAZZEGA
Et là, la réponse de l'administration, c'est de dire, eh bien, nous, on met des tarifs, mais cela dit, il faut faire des deals et investir autant que possible un peu partout.
00:17:06
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, voilà, là, je dirais que la réponse, évidemment, n'est pas satisfaisante d'un point de vue européen, mais on voit quand même une certaine cohérence de l'argumentaire américain.
00:17:17
M-A EYL-MAZZEGA
Nous, ce qui nous choque, c'est que quand on voit des destructions climatiques aux États-Unis,
00:17:23
M-A EYL-MAZZEGA
Eh bien, les assureurs se dégagent, n'assurent plus.
00:17:27
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a des gens qui sont évidemment placés dans la pauvreté, dans l'incertitude, etc.
00:17:32
M-A EYL-MAZZEGA
Mais vu les États-Unis, c'est une opportunité pour reconstruire, pour créer de l'emploi, pour créer de la croissance économique.
00:17:37
M-A EYL-MAZZEGA
Et au fond, ces accidents climatiques ne sont pas dramatiques.
00:17:41
M-A EYL-MAZZEGA
Voilà un peu les divergences que j'ai pu observer et qui interpellent quand même beaucoup.

Indépendance énergétique US et stratégies mondiales

00:17:47
M-A EYL-MAZZEGA
Alors bien sûr, ce n'est pas tous les États-Unis, parce que ce qui est quand même très important, on l'a vu avec la Mattwick, Leslie, c'est qu'il y avait quand même les municipalités américaines qui étaient là, il y avait les États fédérés, il y avait des grandes entreprises qui, elles, continuent, quelles que soient les orientations politiques à Washington.
00:17:48
lpaltiguzman
bon
00:18:03
lpaltiguzman
Je pense que ce que l'administration actuelle veut montrer au monde, c'est qu'il y a pas mal d'hypocrisie.
00:18:10
lpaltiguzman
Et d'ailleurs, dans le speech de Trump, son discours à l'ONU, il montrait du doigt à la Chine en disant que si vous croyez que la Chine arrête d'utiliser le charbon, vous vous trompez.
00:18:23
lpaltiguzman
Ils utilisent encore beaucoup de charbon.
00:18:25
lpaltiguzman
Donc pourquoi nous, on arrêterait ou que d'autres pays arrêteraient alors que ça leur serait à leur dépens
00:18:28
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, oui.
00:18:35
lpaltiguzman
pour leur croissance économique?
00:18:39
lpaltiguzman
Donc c'est un peu cet équilibre l'administration actuelle pense à la croissance économique en premier, création d'emplois, remettre aux États-Unis les usines, manufactures, industrialisation, sécuriser toutes les chaînes de valeur, y compris les minerais,
00:19:07
lpaltiguzman
mais aussi les bateaux, les navires et gagner la course.
00:19:09
M-A EYL-MAZZEGA
Merci.
00:19:15
lpaltiguzman
C'est une course sur l'intelligence artificielle.
00:19:17
lpaltiguzman
Beaucoup d'objectifs qui skient.
00:19:21
lpaltiguzman
En priorité, il n'y a pas le climat.
00:19:28
lpaltiguzman
Mais qui peut... En fait, Chris Wright, il en parlait récemment en interview.
00:19:34
lpaltiguzman
Les États-Unis ont diminué leurs émissions de CO2 ces dix dernières années en passant du charbon au gaz, par exemple.
00:19:43
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, c'est bon.
00:19:44
lpaltiguzman
Donc, il va y avoir peut-être d'autres initiatives qui vont faire que, indirectement, des émissions pourront éventuellement baisser, peut-être à dix ans, vingt ans de maintenant, s'il y a vraiment une relance du nucléaire, par exemple.

Stratégies énergétiques divergentes entre US et UE

00:19:57
M-A EYL-MAZZEGA
En fait, c'est une administration qui croit en force du marché, qui prend effectivement ce bon exemple du gaz naturel qui a sorti une grande partie du charbon, qui dit, au fond, Chris Wright n'est pas tout à fait sur la même ligne que le président Trump,
00:20:12
M-A EYL-MAZZEGA
Il dit « des renouvelables ne me posent pas de problème tant qu'il n'y a pas de subvention publique, parce que je ne vois pas pourquoi est-ce que le taxpayer devrait subventionner des technologies plutôt qu'une autre, on veut être plutôt agnostique.
00:20:22
M-A EYL-MAZZEGA
» Il dit en même temps, sur le nucléaire, nous, notre rôle principal, c'est de faciliter le permitting.
00:20:28
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, il y a un débat après sur est-ce qu'en fait l'administration n'est pas quand même en train de choisir des technologies, des grands réacteurs plutôt que des petits, plutôt de favoriser l'un ou l'autre, parce qu'il y a quand même des...
00:20:38
M-A EYL-MAZZEGA
des gens de poids qui trouvent qu'en fait, il y a quand même un peu de cherry picking là-dedans et qu'elle devrait être beaucoup plus neutre et se contenter en fait de lean back et de faciliter les affaires autant que possible.
00:20:50
M-A EYL-MAZZEGA
Mais au fond, je pense qu'il y a quand même une erreur fondamentale d'analyse sur la Chine et j'aimerais qu'on en discute deux minutes parce que tu l'as mentionné.
00:20:57
M-A EYL-MAZZEGA
Mais il y a cette vision d'une Chine qui va continuer à double down sur le charbon et
00:21:04
M-A EYL-MAZZEGA
et qui n'est pas du tout engagée dans la transition énergétique et qui produit des technologies bas carbone qu'elle exporte alors qu'elle-même finalement ne décarbone pas et continue d'avoir des émissions.
00:21:16
M-A EYL-MAZZEGA
Mais en fait, je pense qu'on sous-estime l'ampleur des transformations en Chine et surtout à quel point elle va pouvoir effectuer un pivot à une rapidité fulgurante.
00:21:27
lpaltiguzman
Si on le voit avec leur voiture électrique, par exemple.
00:21:29
M-A EYL-MAZZEGA
Et on le voit avec leur voiture électrique.
00:21:30
M-A EYL-MAZZEGA
Et alors, en fait, par exemple, sur le charbon, c'est vrai qu'on retient toujours le chiffre qu'ils installent une nouvelle ou deux nouvelles centrales à charbon toutes les semaines.
00:21:42
M-A EYL-MAZZEGA
Mais on oublie que, OK, ils font ça d'un côté, mais d'un autre, ils sont en train de fermer des très vieilles centrales.
00:21:47
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, en fait, ils remplacent des centrales ultra neuves.
00:21:51
M-A EYL-MAZZEGA
Dans le jargon, c'est ultra hypercritique, donc très performante.
00:21:55
M-A EYL-MAZZEGA
Ça pollue quand même, bien sûr, mais beaucoup moins que les anciennes.
00:21:58
M-A EYL-MAZZEGA
C'est la première chose.
00:21:59
M-A EYL-MAZZEGA
La deuxième chose, c'est qu'ils déploient quand même plus de 250 gigawatts, voire plus, d'énergie renouvelable par an.
00:22:06
M-A EYL-MAZZEGA
C'est absolument invraisemblable.
00:22:09
M-A EYL-MAZZEGA
Et la troisième chose, et ça c'est très important, c'est qu'en fait ils investissent massivement dans le nucléaire et la fusion.
00:22:15
M-A EYL-MAZZEGA
On ne le voit pas du tout, mais c'est énorme ce qui se passe là-bas.
00:22:18
M-A EYL-MAZZEGA
C'est gigantesque.
00:22:18
lpaltiguzman
Mais si je peux me permettre, le renouvelable, ce qui permet qu'elle se développe, c'est aussi parce qu'ils ont des lignes de transmission à haut voltage qu'ils ont réussi à développer, alors qu'aux États-Unis, c'est plus compliqué et plus lent.
00:22:30
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:22:33
M-A EYL-MAZZEGA
Oui, absolument.
00:22:34
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:22:35
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:22:35
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:22:36
lpaltiguzman
Et ça nous amène à parler aussi de tout le problème d'infrastructures, nouvelles infrastructures nécessaires, justement, pour...
00:22:43
lpaltiguzman
pour les data centers, toute la révolution digitale, c'est qu'on a besoin de ces nouvelles infrastructures de transmission qui ont eu du mal à être construites jusqu'à maintenant à cause de permis, à cause de pas dans mon backyard, etc.,
00:23:01
M-A EYL-MAZZEGA
pour finir juste sur la Chine, c'est-à-dire que où, à mon avis, on sous-estime un dernier élément fondamental, c'est que, alors ils vont construire ces réseaux, ils ont aussi leurs difficultés, etc., mais ils le font, et ça va beaucoup les aider, parce qu'en fait, la production d'énergie renouvelable, elle est très loin des centres de demande, donc il faut tirer des lignes sur 2 000, 3 000 kilomètres, mais ils vont le faire.
00:23:22
M-A EYL-MAZZEGA
Quand on est chinois, qu'on va connecter sa ville à des pôles de production d'énergie renouvelable, on pense...
00:23:29
M-A EYL-MAZZEGA
sur des milliers de kilomètres.
00:23:30
M-A EYL-MAZZEGA
En Europe, on pense sur des dizaines de kilomètres.
00:23:32
M-A EYL-MAZZEGA
Là-bas, c'est des milliers de kilomètres.
00:23:33
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, les échelles sont assourdissantes.
00:23:36
M-A EYL-MAZZEGA
Mais ce qui est décisif, c'est qu'ils sont en train d'électrifier l'industrie.
00:23:40
M-A EYL-MAZZEGA
Et une fois qu'ils auront le nucléaire, la fusion, les renouvelables et les réseaux, ils vont pouvoir décarboner l'industrie très vite, très fort.
00:23:49
M-A EYL-MAZZEGA
Et au fait, au fond, rentrer dans les clous du Cibam et rentrer dans les clous du Cibam européen, britannique, japonais, etc.
00:23:56
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, ça va être très, très, très impressionnant.
00:23:59
M-A EYL-MAZZEGA
Mais sur les États-Unis, là, je crois que ça, c'est clé et c'est une grande leçon pour nous en Europe, c'est qu'ils font deux choses, et je te remercie d'en avoir parlé, c'est que quand même, cet immense effort de facilitation du permitting, qui est coordonné par ce National Energy Dominant Council, donc NEDC, c'est un truc qui paraît un peu impérialiste et curieux vu d'Europe, mais qui est quand même très efficace aux États-Unis.
00:24:25
M-A EYL-MAZZEGA
Bon, ben voilà, ils font ce job-là.
00:24:27
M-A EYL-MAZZEGA
Et ils ont les mêmes problèmes que nous, entre la France et l'Allemagne, que nous, entre la France et l'Espagne.
00:24:32
M-A EYL-MAZZEGA
Eux, ils l'ont entre les États, les différents États.
00:24:34
lpaltiguzman
Et donc,
00:24:35
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, ils essaient de régler ça.
00:24:37
M-A EYL-MAZZEGA
C'est très important.
00:24:38
M-A EYL-MAZZEGA
Et ça va permettre d'économiser de l'argent.
00:24:41
M-A EYL-MAZZEGA
Ça va faciliter les choses.
00:24:42
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, s'ils le faisaient aussi pour les lignes électriques, ça serait très bien.
00:24:45
M-A EYL-MAZZEGA
Là, j'ai l'impression que pour l'instant, la priorité, c'était l'oil and gas.
00:24:48
M-A EYL-MAZZEGA
Mais la deuxième chose, c'est l'investissement dans les métaux.
00:24:52
M-A EYL-MAZZEGA
Et là, il déploie des moyens financiers, une énergie des ressources de l'État, c'est-à-dire la puissance publique, le Department of Defense, les services, les banques de développement, les banques d'investissement, des structures d'investissement dans ces méthodes.
00:25:09
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, c'est toute la panoplie possible et mobilisée, y compris aller prendre des participations dans les projets, signer des contrats d'off-take de long terme avec des prix planchers.
00:25:18
lpaltiguzman
Oui.
00:25:20
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, tout un tas de choses...
00:25:21
M-A EYL-MAZZEGA
dont on a toujours dit en Europe qu'il faut faire exactement la même chose si on veut vraiment obtenir des résultats.
00:25:27
M-A EYL-MAZZEGA
Le fait est qu'aux États-Unis, ils le font.
00:25:29
M-A EYL-MAZZEGA
Il va y avoir des problèmes, il va y avoir des choses qui ne marchent pas, etc.
00:25:32
M-A EYL-MAZZEGA
Mais dans l'ensemble, ça va donner des résultats.
00:25:34
M-A EYL-MAZZEGA
Alors qu'en Europe, on fait des conférences, on fait des textes réglementaires, on se rencontre, on discute de il faut, il faut, il faut.
00:25:41
M-A EYL-MAZZEGA
Mais en fait, on avance très peu rapidement.
00:25:43
M-A EYL-MAZZEGA
Et on est en train de perdre l'industrie du recyclage qu'on voulait développer.
00:25:47
M-A EYL-MAZZEGA
Mais en fait, le développement est très lent et très inégal et très problématique.
00:25:51
M-A EYL-MAZZEGA
On ne fait pas les investissements miniers qu'il faut.
00:25:54
M-A EYL-MAZZEGA
On arrive ici et à investir dans des éléments liés aux terres rares, au recyclage de monts permanents, etc.
00:26:01
M-A EYL-MAZZEGA
Mais en fait, on n'est pas du tout aux bonnes échelles.
00:26:03
M-A EYL-MAZZEGA
Et aux États-Unis, au moins, ce virage-là, ils l'ont pris.

Transformation énergétique de l'Europe après le conflit en Ukraine

00:26:06
M-A EYL-MAZZEGA
Et ça, je crois que ça doit être un wake-up call, comme on dit, pour l'Europe.
00:26:09
M-A EYL-MAZZEGA
Mais le problème, c'est qu'on a eu déjà plusieurs wake-up calls et pour l'instant, on ne voit toujours pas le démarrage en or.
00:26:15
lpaltiguzman
Alors justement, parlons d'Europe.
00:26:18
lpaltiguzman
Depuis la guerre en Ukraine, il y a eu beaucoup de transformation aussi dans le système énergétique européen.
00:26:23
lpaltiguzman
Et là, un petit...
00:26:26
lpaltiguzman
changement de direction aussi par rapport à l'Ukraine et l'administration américaine qui demande à l'Europe d'imposer plus de sanctions et de se débarrasser encore plus vite du gaz russe.
00:26:36
M-A EYL-MAZZEGA
Hum.
00:26:37
lpaltiguzman
Donc au lieu de 2027, 2026.
00:26:38
lpaltiguzman
Est-ce que tu penses que c'est faisable?
00:26:42
lpaltiguzman
A quel prix?
00:26:43
lpaltiguzman
Donc là, en pipeline gaz, l'Europe, elle importe encore à peu près entre cette année, je pense pour 2025, ça va être entre 13 ou 16 BCM.
00:26:52
lpaltiguzman
de pipeline et après il y a du GNL qui arrive toujours, à peu près 7-8 millions de tonnes par an, surtout de Yamal, LNG.
00:27:05
lpaltiguzman
Donc qu'est-ce que tu penses?
00:27:07
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:27:07
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, bon, d'abord, il faut quand même faire le constat qu'en trois ans, l'Europe est passée d'à peu près 160, 165 milliards de mètres cubes d'importation de gaz russe, GNL plus pipe, à, tu l'as dit, il en reste peut-être une trentaine de milliards de mètres cubes d'importation de gaz russe.
00:27:09
lpaltiguzman
L'Europe a sorti récemment son 19e paquet de sanctions et apparemment il y a des nouvelles discussions pour d'autres sanctions supplémentaires.
00:27:37
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, c'est quand même un sacré effondrement.
00:27:40
M-A EYL-MAZZEGA
Et cela dit, ce qui demeure reste évidemment problématique parce que ce sont des revenus pour Gazprom et du coup, il y a des revenus fiscaux qui sont liés et ça maintient Gazprom plus ou moins à flot.
00:27:48
lpaltiguzman
Merci.
00:27:56
M-A EYL-MAZZEGA
Gazprom a quand même perdu la plupart de ses grands clients.
00:28:00
M-A EYL-MAZZEGA
Aujourd'hui, ses principaux clients, c'est la Chine, la Turquie et encore, on va voir ce que donne la renégociation de
00:28:07
M-A EYL-MAZZEGA
contrat avec les Turcs, et un petit peu l'Asie centrale, un petit peu l'Europe.
00:28:12
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, c'est quand même une situation bouleversante pour cette entreprise qui était quand même le premier exportateur de gaz au monde.
00:28:21
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, une fois qu'on a dit ça, effectivement, il reste un peu de gaz en Europe centrale et plus au GNL.
00:28:27
M-A EYL-MAZZEGA
Ce qui est sûr, et c'est toi l'expert du marché GNL, mais on n'a jamais vu autant de production de GNL sur les marchés et surtout à venir
00:28:37
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, avec des capacités d'absorption de tout ce GNL qui ne vont pas augmenter aussi vite que la production de GNL.
00:28:45
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, en fait, si jamais on voulait le faire, c'est le bon moment.
00:28:48
M-A EYL-MAZZEGA
Et au fond, on pourrait du coup d'ailleurs aussi importer plus de GNL américain.
00:28:55
M-A EYL-MAZZEGA
Et c'est, je crois, le message de Chris Wright quand il est venu en Europe, c'est-à-dire au Hongrois, etc.
00:29:00
M-A EYL-MAZZEGA
Et au Slovaque, maintenant, il est temps d'acheter du GNL américain.
00:29:04
M-A EYL-MAZZEGA
Ça tombe bien.
00:29:05
M-A EYL-MAZZEGA
On a des terminaux d'importation en Croatie, par exemple, en Pologne, aux Pays-Bas, en France, voire pourquoi pas, ou en Grèce d'ailleurs, et vous pouvez remonter du GNL chez vous.
00:29:18
M-A EYL-MAZZEGA
Alors le problème pour la Hongrie et la Slovaquie, enfin de leur point de vue, c'est de dire « oui, mais ça sera plus cher parce qu'il faut qu'on paye le re-gas plus le transport ».
00:29:25
lpaltiguzman
Mais la bonne nouvelle, c'est que s'il y a autant de janelles qui arrivent sur les marchés dans les prochaines années, les prix devraient quand même baisser et revenir sous les 10 dollars par million de bit.io.
00:29:38
M-A EYL-MAZZEGA
Voilà, donc les circonstances sont favorables.
00:29:49
M-A EYL-MAZZEGA
Les problèmes de flux logistique existent, mais peuvent être réglés parce qu'il y a quand même une infrastructure gazière, d'ailleurs qui a été en partie soutenue et financée par les États-Unis pendant la première administration Trump.
00:30:01
M-A EYL-MAZZEGA
Et il faut quand même dire une chose, c'est qu'il avait vu juste sur le gaz, le président Trump.
00:30:06
M-A EYL-MAZZEGA
parce qu'il avait dit à Angela Merkel « Vous devez construire des terminaux GNL pour diversifier, vous êtes trop dépendant du gaz russe ».
00:30:14
M-A EYL-MAZZEGA
Merkel avait rigolé en disant « Mais ce sont nos meilleurs fournisseurs, ils l'ont été depuis toujours, pourquoi est-ce qu'on diversifierait?
00:30:21
M-A EYL-MAZZEGA
» Elle a vu l'addition en 2022, Trump avait raison, et en Europe du Sud-Est, il avait raison aussi, son administration la première, en allant investir pour soutenir le développement du GNL grec, le développement du GNL en Croatie,
00:30:33
M-A EYL-MAZZEGA
des infrastructures en Bulgarie parce qu'au fond, ils avaient bien vu qu'il fallait finalement réduire cette mainmise russe et qu'on pouvait le faire.
00:30:41
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, je pense que c'est le bon moment pour le faire.

Importations de GNL US et logistique européenne

00:30:45
M-A EYL-MAZZEGA
Maintenant, évidemment, dans cette législation européenne, il y a ces décisions qui sont prises à l'unanimité.
00:30:51
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, on va voir si cette administration est capable d'exercer de la pression sur la Hongrie et la Slovaquie pour que cela bascule vers d'autres fournisseurs.
00:31:02
M-A EYL-MAZZEGA
Donc ça, c'est en cours.
00:31:04
M-A EYL-MAZZEGA
Je pense qu'il y a eu des appels du pied européens pour suggérer à l'administration Trump d'utiliser sa puissance pour signaler à ces deux trubliens européens qu'il y a des alternatives.
00:31:15
M-A EYL-MAZZEGA
Donc en tout cas, c'est le bon moment, mais il ne faut quand même pas oublier une chose, c'est qu'on va avoir la hurricane season aux États-Unis à l'automne, avec le début de l'hiver.
00:31:24
M-A EYL-MAZZEGA
Donc s'il y a des ouragans dans le colpe du Mexique qui empêchent les bateaux de sortir ou d'arriver,
00:31:30
M-A EYL-MAZZEGA
le marché du GNL va se retendre rapidement.
00:31:33
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, pour nous, Européens, on a quand même perdu énormément d'alternatives pour notre approvisionnement en gaz.
00:31:41
M-A EYL-MAZZEGA
Et on est quand même dans une situation relativement confortable avec beaucoup de outages sur des terminaux GNL un peu partout dans le monde qui n'étaient pas du tout prévus, qui se prolongent.
00:31:51
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a toujours des incidents techniques, mais il y a des pertes de maintenance qui se prolongent, qui s'accumulent.
00:31:57
M-A EYL-MAZZEGA
Voilà, tout ça fait qu'en fait,
00:31:58
M-A EYL-MAZZEGA
on n'est quand même pas dans un vrai confort.
00:32:01
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a quand même un certain nombre de facteurs qui peuvent nourrir et entretenir de la volatilité.
00:32:08
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, voilà, c'est quand même des décisions lourdes, surtout quand on est dans une zone enclavée en Europe centrale, on a encore des industries qui produisent de la pétrochimie, des engrais, etc., à partir de gaz, et surtout, on chauffe l'hiver au gaz, mais il y a quand même, il faut le rappeler, parce que ça, c'est l'argument qui est souvent servi, mais...
00:32:18
lpaltiguzman
Merci.
00:32:26
M-A EYL-MAZZEGA
il faut quand même prendre ça avec des pincettes, il y a des stockages de gaz très conséquents en Slovaquie, en Hongrie, qui permettent de passer un hiver............................

Réglementations sur le méthane et exportations de GNL US

00:32:33
lpaltiguzman
Très bien.
00:32:35
lpaltiguzman
Maintenant, pour ce qu'il en est des discussions commerciales entre l'Europe et les États-Unis, est-ce que tu peux nous donner un petit tour d'horizon sur qu'est-ce qui va se passer avec les régulations sur le méthane en Europe?
00:32:48
lpaltiguzman
Tu as mentionné Sibam tout à l'heure.
00:32:51
lpaltiguzman
À quoi il faut s'attendre pour les exportations américaines de GNL, sans doute?
00:32:55
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, ça là, tu prends du doigt effectivement une des épines dans le pied ou des nombreuses épines dans le pied de la relation transatlantique en ce moment parce que c'est vrai qu'en Europe, on prend le sujet des émissions fugitives de méthane très au sérieux.
00:33:12
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, de quoi s'agit-il juste pour les auditeurs?
00:33:15
M-A EYL-MAZZEGA
on sait que le méthane est un gaz qui a un pouvoir de réchauffement extraordinairement plus élevé que le CO2 sur une durée relativement courte.
00:33:23
M-A EYL-MAZZEGA
Or, nous, ce qui nous intéresse, c'est la durée courte, puisqu'il faut sauver la planète dans l'immédiat, et que parmi les nombreuses sources d'émissions de méthane, bien sûr, il y a l'agriculture, il y a les décharges à ciel ouvert, il y a la résiculture, il y a l'élevage,
00:33:40
M-A EYL-MAZZEGA
Mais il y a aussi, évidemment, le secteur de l'énergie avec les fuites tout au long des chaînes de valeur au niveau du puits, du torchage, du transport, le boil-off, donc l'évaporation sur le transport de GNL, etc.
00:33:54
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, en Europe, on veut connaître quelle est l'empreinte méthane des différentes sources d'approvisionnement.
00:34:01
M-A EYL-MAZZEGA
Ça, c'est le premier élément de la délégation qui est en place.
00:34:04
M-A EYL-MAZZEGA
Et la deuxième chose, c'est qu'on veut que les acteurs qui fournissent du gaz à l'Europe
00:34:09
M-A EYL-MAZZEGA
aille mesurer tout cela, aille le reporter, donc déclare finalement ses émissions et puis évidemment s'engage à les baisser.
00:34:17
M-A EYL-MAZZEGA
Et le problème qu'on a, c'est que, évidemment, comment est-ce qu'on opérationnalise cela?
00:34:25
M-A EYL-MAZZEGA
Parce que l'idée européenne, c'est qu'on va comparer après les fournisseurs et que progressivement, on va chercher à évincer ceux qui ont
00:34:33
M-A EYL-MAZZEGA
en gros, des mauvaises notes et des mauvais résultats, et on va privilégier ceux qui ont des bons résultats.
00:34:41
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, le problème, c'est quoi?
00:34:42
M-A EYL-MAZZEGA
D'abord, il y a différentes façons de mesurer.
00:34:46
M-A EYL-MAZZEGA
Ce n'est quand même pas forcément facile de comparer.
00:34:52
M-A EYL-MAZZEGA
Ensuite, comment est-ce qu'on va choisir?
00:34:54
M-A EYL-MAZZEGA
Sur quels critères?
00:34:56
M-A EYL-MAZZEGA
Et comment est-ce qu'on peut forcer ou contraindre les acteurs à finalement...
00:35:00
M-A EYL-MAZZEGA
faire des investissements, mais lesquels?
00:35:04
M-A EYL-MAZZEGA
Comment est-ce qu'on va mesurer les éventuelles améliorations?
00:35:07
M-A EYL-MAZZEGA
Quelle doit être la bonne durée permise?
00:35:10
M-A EYL-MAZZEGA
Parce qu'il faut quand même laisser un bénéfice du doute et aux acteurs le temps de réagir, etc.
00:35:14
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, voilà.
00:35:15
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a toute une question autour de l'opérationnalisation de tout ça.
00:35:18
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, ça, c'est le point de vue européen, sachant que les Européens, souvent, ne savent pas exactement, ils lancent des initiatives, mais ils ne savent pas exactement comment ils vont les mettre en œuvre.
00:35:26
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc là, je crois que dans ce cas-là, on est aussi un peu dans une situation comme ça,
00:35:30
M-A EYL-MAZZEGA
c'est comme avec le Cibam, on lance un truc, mais en fait, c'est learning by doing, et au fur et à mesure, on comprend qu'il y a plein de difficultés, donc on essaie d'y faire face, mais on a tendance à créer des urtiquaires un peu partout.
00:35:42
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, le problème de l'administration américaine, c'est qu'elle, d'emblée, elle est rentrée dans cette discussion en disant, moi, je supprime les obligations de reporting de l'Environmental Protection Agency aux États-Unis, et je dis à mes acteurs, mais de toute façon, vous produisez du clean gas,
00:35:58
M-A EYL-MAZZEGA
Vous êtes les meilleurs, donc il n'y a pas de sujet.
00:36:00
M-A EYL-MAZZEGA
On enlève toutes les contraintes et vous... Voilà, voilà.
00:36:02
lpaltiguzman
En fait, ils laissent les boîtes américaines de gaz de façon volontaire faire leur reporting et baisser leur émission de méthane s'ils y voient l'intérêt pour leur exportation à l'international.
00:36:17
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, le problème de... Alors, l'avantage des choses volontaires, c'est qu'il y a quand même des choses qui se font.
00:36:22
M-A EYL-MAZZEGA
Pourquoi?
00:36:22
M-A EYL-MAZZEGA
Parce qu'un grand nombre d'acteurs américains sont quand même sérieux.
00:36:26
lpaltiguzman
Merci.
00:36:26
M-A EYL-MAZZEGA
dans le domaine de l'exportation de gaz et ont des clients qui leur demandent des engagements dans le long terme.
00:36:32
M-A EYL-MAZZEGA
Eux sont pour le long terme et donc font les choses sérieusement et s'assurent que leur fournisseur ait des mécanismes de reporting et qu'effectivement les choses soient en place pour éviter des fuites.
00:36:45
M-A EYL-MAZZEGA
Maintenant, on sait aussi qu'avec les systèmes volontaires, s'il n'y a plus de contraintes, on peut aussi tricher parce que
00:36:53
M-A EYL-MAZZEGA
quand même, l'idée, ça c'est l'AIE qui le disait, mais comme quoi, en fait, c'était irrationnel de ne rien agir et de ne pas agir sur les fuites de métal parce qu'en fait, c'est de l'argent qui se perd.
00:37:05
M-A EYL-MAZZEGA
Ce n'est pas tout à fait exact parce qu'en fait, souvent dans cette chaîne de valeur, quand vous avez du gaz associé à la production de pétrole, etc., bon, vous ne regardez pas forcément.
00:37:13
M-A EYL-MAZZEGA
Parfois, c'est en fait très, très cher d'aller récupérer tout ça, de construire l'infrastructure, etc., donc
00:37:19
M-A EYL-MAZZEGA
Il faut quand même dire qu'un cadre volontaire, c'est sans doute donner trop de confiance à une industrie qui, parfois, n'a pas tout à fait les mêmes intérêts que ceux avec lesquels on voudrait le conformer.
00:37:32
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, voilà, cette conversation est en cours.
00:37:36
M-A EYL-MAZZEGA
Il va falloir quand même trouver des solutions.
00:37:38
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, Wright, le secrétaire à l'énergie, était à Bruxelles aussi pour discuter de ça.
00:37:43
M-A EYL-MAZZEGA
je pense que clairement le sujet va être sur l'opérationnalisation.
00:37:46
M-A EYL-MAZZEGA
Il va falloir travailler avec l'American Petroleum Institute, qui est un peu l'association des producteurs américains pour trouver des solutions de bon sens.
00:37:56
M-A EYL-MAZZEGA
L'enjeu, et je crois qu'en Europe, tout le monde veut, y compris les Total Energy, les ENI, les Shell, tout cela veut un sens.
00:38:06
M-A EYL-MAZZEGA
cadre robuste pour réduire ces empreintes de méthane, pour gagner la confiance des consommateurs, c'est très important, mais ils disent aussi, attention, il ne faut pas faire n'importe quoi parce qu'il faut quand même qu'on pense à l'opérationnalisation de tout ça, il faut que ça reste des choses faciles quand même à faire, à mesurer, à comparer et qu'on n'ouvre pas, pardonne-moi l'expression, une nouvelle usine à gaz dans ce domaine-là.
00:38:29
lpaltiguzman
Qu'est-ce que tu penses de l'accusation de l'administration Trump, que c'est une barrière non tarifaire et qu'en fait l'Europe utilise ce genre de régulation à son avantage?
00:38:40
lpaltiguzman
L'Europe ne produit pas énormément d'industries fossiles.
00:38:44
lpaltiguzman
Leur avantage, c'est d'être un leader dans le climat et d'imposer des règles et des standards.
00:38:51
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, c'est vrai qu'en fait, avec ce Green Deal, l'Europe se dote un peu de mesures à impact extraterritorial.
00:39:02
M-A EYL-MAZZEGA
Il y a la loi sur la déforestation, il y a le Cibam, il y a cette réglementation sur le méthane.
00:39:07
M-A EYL-MAZZEGA
Et c'est vrai que, vu d'Amérique, c'est une première.
00:39:10
M-A EYL-MAZZEGA
C'est la première fois que l'Europe arrive avec des réglementations qui, en fait, ont des impacts sur les entreprises américaines, sans parler de la CSRD, etc.
00:39:20
M-A EYL-MAZZEGA
les Américains oublient en passant qu'eux-mêmes ont sans arrêt des impacts extraterritoriaux de leur législation, mais quand c'est eux, sans doute, ça ne pose pas de problème, et quand c'est les autres, ça interpelle.
00:39:31
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, moi, je dirais que l'approche est quand même paradoxale, parce que d'un côté, l'administration dit, nous, on a du clean gas, on a les meilleures entreprises et les meilleurs cadres, etc.
00:39:42
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, dans ce cas, quel est le problème?
00:39:45
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, regardons les chiffres, et puis, tout le monde considère
00:39:48
M-A EYL-MAZZEGA
On aura le constat, objectif, que oui, c'est le clean gas et que l'industrie américaine est extraordinaire et que donc on peut aller double down en allant acheter du GNL américain.
00:39:58
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, il y a un peu ces deux poids de mesure qui me perturbent.
00:40:02
M-A EYL-MAZZEGA
Et puis, il y a l'idée sur laquelle les Européens cherchaient à mettre des barrières.
00:40:07
M-A EYL-MAZZEGA
Non, en fait, je crois qu'en Europe, si la crise a bien montré une chose, la crise qu'on vit depuis 2022, c'est qu'en fait, on va avoir besoin de gaz dans la durée.
00:40:16
M-A EYL-MAZZEGA
que le GNL américain est un atout parce qu'en fait, on n'a pas 36 options et que donc, si on veut consolider ça et travailler en bonne confiance dans la durée, on a besoin aussi de travailler sur cette chaîne de méthane et il y a des solutions technologiques qui existent.
00:40:32
M-A EYL-MAZZEGA
On sait mesurer.
00:40:33
M-A EYL-MAZZEGA
Ça ne coûte pas très cher, il faut quand même le dire.
00:40:37
M-A EYL-MAZZEGA
On sait que des acteurs comme Eni travaillent avec les Algériens pour le faire, que Total Energy travaille avec l'Azerbaïdjan pour le faire ou avec d'autres
00:40:46
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, au fond, ce n'est pas rocket science.

Dissertation de Marc-Antoine sur la politique gazière de l'Ukraine

00:40:48
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, c'est probablement une tempête dans un verre d'eau.
00:40:51
M-A EYL-MAZZEGA
En fait, au fond, on peut trouver des solutions si on est de bonne foi et de bonne volonté.
00:40:56
lpaltiguzman
Très bien, sur cette note très positive, Marc-Antoine, nous allons conclure notre discussion.
00:41:02
lpaltiguzman
J'avais quand même une petite question bonus pour toi, parce que je pose toujours des questions un peu plus personnelles.
00:41:08
lpaltiguzman
Et donc, en relisant ton CV sur LinkedIn, j'ai vu que tu avais fait ta dissertation de PhD sur l'Ukraine déjà à l'époque.
00:41:10
M-A EYL-MAZZEGA
Oui.
00:41:15
M-A EYL-MAZZEGA
Alors, écoute, c'était très simple.
00:41:16
lpaltiguzman
Et alors, je me demandais qu'est-ce qui t'avait poussé à choisir l'Ukraine et sa politique gazière en 2006 ou je ne sais plus quelle année?
00:41:27
M-A EYL-MAZZEGA
Je me suis dit, si je me lance dans une thèse, il faut que je trouve un sujet qui soit vraiment sexy, qui attire l'attention et qui soit geopolitical et topical.
00:41:39
M-A EYL-MAZZEGA
Parce que sinon, je vais faire une thèse dans une bibliothèque
00:41:42
M-A EYL-MAZZEGA
personne ne s'intéressera à mes travaux et au fond, je serai diplômé et je n'aurai pas de job ensuite.
00:41:49
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, j'avais pressenti que l'Ukraine allait être en fait un vrai sujet.
00:41:55
M-A EYL-MAZZEGA
C'était à l'époque un sujet pour le transport de pétrole aussi déjà parce qu'on avait déjà en fait l'Azerbaïdjan par exemple,
00:42:00
lpaltiguzman
Ouais.
00:42:02
M-A EYL-MAZZEGA
qui venait concurrencer des drogues herbeux russes en passant par l'Ukraine.
00:42:05
M-A EYL-MAZZEGA
Donc il y avait déjà des premiers sujets.
00:42:07
M-A EYL-MAZZEGA
Et puis, on sentait quand même que la Russie de Poutine cherchait des alternatives avec Nord Stream, etc., que les Allemands s'engouffraient là-dedans aveuglément.
00:42:18
M-A EYL-MAZZEGA
Et au fond, ça me titillait.
00:42:19
M-A EYL-MAZZEGA
Et donc, je me suis lancé là-dedans.
00:42:21
M-A EYL-MAZZEGA
Et figure-toi que je n'aurais jamais cru que je ressorte mon pavé de thèse qui doit faire 500 ou 600 pages
00:42:28
M-A EYL-MAZZEGA
il y a trois ans, pour aller essayer de comprendre est la station de mesure de Souchda, parce que j'avais les plans, les cartes, etc., mais on n'a plus tout

Conclusion et remerciements

00:42:37
M-A EYL-MAZZEGA
ça.
00:42:38
M-A EYL-MAZZEGA
Mais je les avais très, très détaillés pour comprendre c'est.
00:42:41
M-A EYL-MAZZEGA
Et de fait, en fait, les combats ont fini même par arriver là-bas.
00:42:44
M-A EYL-MAZZEGA
Donc, voilà, ça fait partie des choses, malheureusement, qui m'ont rattrapé.
00:42:49
lpaltiguzman
On continuera à parler de l'Ukraine cette année, donc peut-être que je te rappellerai sur le podcast.
00:42:50
M-A EYL-MAZZEGA
Et bon, évidemment, c'est tragique, mais d'une certaine façon, c'est assez éronique aussi.
00:43:01
M-A EYL-MAZZEGA
Ah ben, volontiers, volontiers.
00:43:03
lpaltiguzman
Merci beaucoup pour ta participation et à très bientôt.
00:43:07
M-A EYL-MAZZEGA
Eh ben, merci Leslie et à très bientôt également.
00:43:16
lpaltiguzman
This concludes our Energy Vista podcast, which was recorded on September 30, 2025.
00:43:21
lpaltiguzman
This is Leslie Pelti-Guzman saying good day and good luck.

Outro